Asian Dub Foundation a renouvelé l'expérience d'une musique hybride où dub, heavy, ragga, post-punk, hip-hop et drum'n'bass fusionnent pour ne former plus qu'une musique unique sur laquelle s'enchaîne un flow ultra rapide. Messages engagés, traduisant le malaise de la société : immigration, violence domestique, malaise international et les multiples conséquences du 11 septembre.
Enemy of the Enemy démarre sur le titre
Fortress Europe qui d'entrée de jeu annonce la couleur : ça déménage ! Des breaks beats jungle, urbains, très marqués sont accompagnés d'une guitare heavy au ton punk, de tablas ou encore de cordes indiennes. A noter la participation de Ed O'Brien, excellent guitariste de
Radiohead. Les riffs de guitares passent d'une enceinte à l'autre, augmentent, se font échos, puis laissent place à un dub plus posé.
Les sonorités hip-hop sont également plus marquées que sur les précédents opus d'
Asian Dub Foundation comme sur l'excellent titre
2 Face. Quelques poses sont marquées dans le rythme infernal sur lequel on se sent entraînés à l'occasion de morceaux comme
1000 Mirrors où
Sinead O'Connor offre sa voix pour un moment dub envoûtant.
Adrian Sherwood produit l'album et apporte son expérience. C’est la première fois qu'
Asian Dub Foundation est "dirigé" pour ne pas dire "conseillé" par une personne extérieure. La musique qui en résulte est puissante, plus agressive que sur leurs anciens albums, en provenance des banlieues pakistanaises et indiennes du Royaume-Uni et promet de bons moments de déchaînements en concert.
Chroniqué par
Antoine
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http://www.thingstocome.com
par Oldschooler (le 06/11/2006)
Pari risqué pour ADF en 2003 avec Enemy Of The Enemy.
Faire oublier Master D tout en se lancant dans un son plus rock et moins jungle. Le flow des deux mcs est moins rapide alors le groupe tente de rendre sa musique plus hip-hop et moins métissée, à l'inverse de Community Music.
Cet opus est en effet original de part les thèmes qu'il aborde. Outre la mondialisation, le racisme et l'immigration, il s'attaque à des problèmes plus inhérents de la société britannique: La violence envers les femmes (on est loin de l'Eurocrunk des petits bobos-fachos parisiens et autre cyberpervers en manque de sexe) ou des tensions entre jeunes d'un même cité.
ADF ne réussit pas tout dans Enemy Of The Enemy. A trop vouloir lisser sa prod, le groupe y perd parfois en énergie et le tout est parfois un peu surfait. On se demande aussi ce que vient foutre "19 Rebellions" dans tout ça. Pourtant, à la différence de Tank, ce cinquième album studio est cohérent avec un enchaînement superbe de "Power to the small massive" à "Basta" qui rend hommage à la musique asian, sans oublier cette nouvelle instru de génie, digne héritière de "Taa Deem" qu'est Cyberabad dont je ne me lasserai jamais.
Le départ de Master D a certainement tué ADF et le départ récent de Dr Das n'arrangera rien mais putain si ce groupe a rendu les armes avec cet album alors ils l'ont fait avec gloire.
