Dernière recrue du label japonais Schole Records tenu par le compositeur Akira Kosemura, le pianiste argentin Julian Tenembaum livre un premier album délicat s'intégrant parfaitement à ce catalogue d'œuvres majoritairement néoclassiques. Ces quelques "fragments" arrachés au monde font défiler les images d'un film imaginaire à reconstituer nous-même, un film qui serait traversé autant par une douce mélancolie que par une certaine quiétude. La technicité du jeu de Julian Tenembaum est à n'en pas douter irréprochable, mais le pianiste nous touche finalement pour d'autres raisons. Tout d'abord le soin apporté à la capture de l'instrument et de ses aspérités, soin que l'on retrouve fréquemment et à différents degrés dans les œuvres néoclassiques d'aujourd'hui, est assez remarquable. Ensuite Julian Tenembaum tente de subtils arrangements donnant une certaine ampleur à quelques compositions (les violons de Todo Infinito, les nappes électroniques à la fin d'Amour..). Enfin, et c'est bien ce qui compte le plus dans le fond, les compositions de Fragmentos sont toutes touchées par la grâce.
Fragmentos est disponible à cette adresse.