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L'Oldie de la semaine

: Swirlies - They Spent Their Wild Youthful Days In The Glittering World Of The Salons (1995)



Quelque part entre le shoegaze de My Bloody Valentine période Isn't Anything et le rock lo-fi des premiers Pavement, les américains de Swirlies ont sorti au début des 90's quelques pépites inestimables du genre dont cet album de 1995...

Parmi les plus précieux trésors cachés de la vague shoegaze des 90's et plus largement de l'indie-rock sur cette période bénie, il y a Swirlies. Avec un premier EP en 1992, What To Do About Them et son Tall Ships inaugural, puis un premier LP dans la même veine l'année suivante (Blonder Tongue Audio Baton), ce quator originaire de Boston prolongeait l'expérience déroutante du Isn't Anything de My Bloody Valentine (1988) c'est-à-dire celle de faire subir les contrastes écartelés d'une noisy-pop soupe au lait qui déraille souvent. Si vous ajoutez à cela les dissonances intempestives, plus les chants en retrait ou doucement perchés (His Love Just Washed Away) plus la mixité des voix que l'on retrouve chez My Bloody Valentine mais aussi chez Slowdive ou Pale Saints, plus les guitares massives (Jeremy Parker) et énervées (Park The Car By The Side Of The Road rappelant le Sonic Youth de Goo), plus l'aspect lo-fi et approximatif façon Pavement de l'enregistrement... Tous les ingédients étaient réunis pour faire de Blonder Tongue Audio Baton un classique instantané lors de sa sortie mais le destin en décida autrement.

Il faut admettre que beaucoup de groupes marqués par la formation de Kevin Shields souhaitaient alors emprunter cette voie alternative et se noyaient certainement dans la masse florissante du shoegaze au début des années 90. Mais Swirlies ne s'arrêtera pas là et poussera le bouchon d'oreille encore plus loin pour son successeur. Cet album de 1995 au titre à rallonge reprend la recette typiquement noisy-pop du précédent mais la passe dans une centrifugeuse, comme animé par l'envie de s'approcher de la forme la plus radicale du genre et toucher du doigt le point de non retour. Entre quelques bidouillages électroniques cheap et autres interférences, Swirlies compose ici une poignée de morceaux de bravoure aux structures éclatées dont quelques écoutes distraites ne suffisent pas à mesurer la puissance. Il faut ainsi y revenir plusieurs fois pour mieux savourer le cheminement complexe et labyrinthique de cet album dingue. Il faut savoir s'imprégner des multiples revirements et bifurcations qu'emprunte des titres tels que le bouillonnant In Harmony New Found Freedom ci-dessous, Two Girls Kissing ou encore l'explosive San Cristobal De Las Casas mais aussi profiter simplement de ses chansons pop impeccables que sont Sounds of Sebring, Sterling Moss ou la magnifique The Vehicule is Invisible en fin d'album. La suite sera moins glorieuse pour le groupe mais quoiqu'il en soit, They Spent Their Wild Youthful Days In The Glittering World Of The Salons reste un authentique chef d'œuvre du genre et l'un des grands disques oubliés de l'indie-rock des 90's.



par Romain
le 19/05/2022

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