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HEXA n'est rien d'autre que le projet collaboratif de deux figures majeures des musiques obscures. D'une part nous avons Lawrence English, patron du label Room40 basé à Brisbane et auteur d'une poignée d'œuvres drones majestueuses (les sommets du genre Kiri No Oto et Wilderness of Mirrors) ; d'autre part nous avons Jamie Stewart, membre fondateur et constant de la formation américaine Xiu Xiu dans laquelle il développe un rock expérimental se plaisant parfois à caresser du doigt les confins extrêmes de l'insoutenable (le radical Girl With Basket of Fruit en 2019).

Les deux artistes s'étaient déjà associés en 2016 dans ce qui semblait être un one-shot : invités par David Lynch himself à composer la musique de son exposition de photographies qui explorait alors les usines de l'âge industriel, ils nous offraient une œuvre métallurgique à l'amplitude exceptionnelle, dronesque en diable et forcément indus. Ce nouvel album d'HEXA plonge quant à lui dans les entrailles d'un ambient résolument dark, animé par les grondements d'infrabasses et les vibrations fluctuantes d'un grand boom initial. Si l'étrangeté onirique de David Lynch n'est plus à l'origine de ce monolithique Materiel Interstices, l'inconscient est encore la matière insaisissable qui aurait initié cette nouvelle rencontre, à savoir un sommeil instable chez Jamie Stewart et la résurgence récente de rêves récurrents liés à l'enfance chez Lawrence English.

Material Interstices est disponible à cette adresse.