En signant récemment chez Domino Records puis en annonçant dans la foulée la réédition de tous leurs albums en vinyle, les affaires semblent peut-être se préciser pour My Bloody Valentine dont on attend toujours un nouvel album promis il y a déjà deux ans. Et pour mieux patienter avant automne 2027, quoi de mieux que de se replonger dans une pépite quelque peu méconnue du shoegaze. Ce premier album de Lilys saura combler l'attente et troublera même ceux qui le découvriront tant la ressemblance avec la bande de Kevin Shields est à s'y méprendre. Seul membre actif derrière ce groupe ayant connu différents line-up par la suite, le washingtonien Kurt Heasley n'avouera jamais cette filiation et, peut-être par honte, préfèrera botter en touche. Il est pourtant clair qu'In the Presence of Nothing s'aligne totalement sur l'univers que composait les irlandais sur Isn't Anything en 1988. Même enregistrement lo-fi, mêmes approximations dans le jeu, même contraste entre mélodies sucrées et bourrasques de guitares dissonantes, même type de chansons mouvantes, marécageuses, et tout cet inconfort sonore qui chez les autres serait perçu comme un défaut majeur mais que le shoegaze a su en quelque sorte magnifier et rendre pertinent. Il n'y a finalement rien de honteux à y entendre une copie de My Bloody Valentine tant celle-ci n'a rien de pâle et présente des morceaux remarquables qui en font un must qui ravira les amateurs du genre.
