C’est à Bristol dans les années 80, qu’émerge une scène artistique underground, se basant sur l’esprit hip-hop, le graffiti et le street-art, les sound-systems et un brassage de musiques divers. De là naîtra la Wild Bunch, un sound-system réunissant les membres à venir de Massive Attack. Lors de l’éclatement du groupe, Robert Del Naja (3D), Grant Marshall (Daddy G) et Andrew Vowles (Mushroom) resteront ensemble pour former Massive Attack.
Ce genre hybride repose sur la fusion entre des sonorités jamaïcaines (dub et reggae), la culture hip-hop et différents grooves (acid-jazz, rap, funk et soul), le tout sur des rythmiques électroniques lentes, qui délivre des plages sonores sensuelles et souvent hypnotique (d’où l’utilisation du mot « trip »).
Le groupe accouchera de Blue Lines en 1991, album inaugural de ce nouveau style si unique alors, bouleversant la sphère musicale. Il y résonne des beats hip-hop, une soul actualisée, des textes rappés sans agressivité sur des synthés lancinants. Ce jalon clé de la musique électronique s’ouvrait sur Safe From Harm, splendide morceau où une basse électrique et des rythmes issus du hip-hop déploient une atmosphère nocturne et souterraine, sublimée par la voix de Shara Nelson. Le flow de 3D, destructuré par des scratchs, installe un contraste qui plonge l'auditeur dans une atmosphère peinte en clair-obscur. On pénètre d’emblée dans un tissu sonore qui se démarque par sa modernité sidérante, tout en restant cohérent malgré les influences variées. Bref, la B.O parfaite à poser sur la vie urbaine.
par
Etienne Poiarez
le 01/06/2015