1968 : année de tous les espoirs, de toutes les révoltes.
Avant que le ciel ne se teinte de toutes les couleurs des passions humaines, même si la dominante rouge s'étendait sur l'imaginaire collectif, la musique se devait d'éveiller les âmes. Contre l'ordre, et en particulier l'ordre militaire symbolisé par la guerre du Vietnam, il fallait une musique de fuite.
Fuir l'ordre vers l'ailleurs.
1967 : Une année cruciale dans l'histoire du rock et de la pop. Premier album des Doors, des Velvet Underground, des Pink Floyd. Ces derniers explorent un nouveau continent, la psyché, dans le même studio que les Beatles. Les Beatles font aussi leur tournant psyché avec l'album Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band. En même temps, les Pink Floyd enregistrent The Piper Of The Gates Of Dawn.
Il ne fallait rien de moins que l'onirisme de la psyché pour combattre le militarisme ambiant. Une musique qui rendait possible l'impossible, qui affirmait que le réel ne définissait pas ce qui était possible.
Cette force d'évasion est sans doute ce qui est le plus attirant dans le psychédélisme. Briser la ligne, telles les arabesques des pochettes d'album, arabesques qui ne sont pas sans rappeler celles de l'art nouveau, une précédente tentative d'échapper au militarisme au début du XXème siècle.
1967 : Année où les Pink Floyd n'étaient pas encore ces dinosaures du rock que le punk devait détruire. Année de See Emily Play, deuxième single de Pink Floyd mais qui n'a pas eu sa place dans The Pipe Of The Gates Of Dawn. On retrouve tous les ingrédients de l'ère Syd Barrett. Mélange finalement étonnant tant ses éléments se retrouvent séparés dans les autres titres de cette période. Mélange des thèmes cosmiques et des ballades médiévales, le fruit défendu de Astronomy Domine et de The Gnome.
1968 : An 1 après la révolution.
par
Patrice Vibert
le 21/07/2013
