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Nuit Sonores 2015

: @ Ancien marché au gros - 2015-05-13



Notre camarade Etienne s'est frayé un chemin pour la la première soirée de l'édition 2015 des nuits sonores. Compte rendu de la soirée.

Du 13 au 17 mai avait lieu à Lyon la treizième édition des Nuits sonores, festival dédié au brassage des musiques électroniques et ces extensions artistiques. Durant 5 jours et 5 nuits, vous pouviez croiser dans la même ville les synthés hystériques de The Soft Moon, Daniel Avery avec la poursuite de sa résidence internationale baptisée Divided Love ou encore Tale Of Us avec un plateau créé sur-mesure ; A Tale Of Nuits sonores. Nous nous sommes rendus, après un long voyage en voiture, dans l’Ancien marché au gros qui accueillait la Nuit 1. Les jambes déjà flageolantes, nous pénétrions dans ces bâtiments désaffectés pour découvrir pas moins de 18 performances lives.

Arrivés à l’heure d’ouverture, les allées étaient encore désertes. Nous nous baladions à travers l’architecture underground de cette friche industrielle et les installations qui la parsèment. Plusieurs petites échoppes délivraient de la nourriture moyennant finance. La monnaie locale se nommait « Token », c’est avec elle que vous pouviez boire, la nourriture pouvant s’acheter normalement.

La soirée fit la part belle à la Techno dans le Hall 1, avec Recondite qui réussit à faire frémir nos épidermes à l’aide de ces basses puissantes et froides. Le duo Tale Of Us déchargea une violence captivante à travers ces lignes de synthés rauques et explosifs, juste avant de nous balancer le morceau Why You Feel so Low du dernier album de Scuba ; Claustrophobia. Un choix impeccable qui a su rendre dingue le dancefloor. Le hall était alors plein à craquer, ne laissant s’échapper que difficilement les festivaliers. Les sons percutaient nos corps en transe. Des éclairages stroboscopiques affectaient nos repères. Recondite et Tale Of Us jouaient avec les spots pour une mise en scène immersive. Ils découpaient des carrés dans la foule et dans les volutes de fumée s’élevant au-dessus de nos têtes. Nous étions alors perdus et heureux dans un bain de lumière, dans un cocon de basses résonnantes où nos corps frémissaient.

Nous croisâmes au fil de la nuit les membres du staff à divers endroits pour veiller à ce que la soirée se passe bien ; que les malades puissent être soignés au lieu de rester allongés ou recroquevillés sur le bitume, qu’il n’y ait pas de débordement…etc.

Alors que dans le Halle 2, l’artiste Answer Code Request allait parler à plusieurs personnes durant son DJ set, les festivaliers se défoulaient sur une techno sans grande émotion. Il laissait ainsi un bien piètre souvenir de sa prestance scénique en comparaison de Kink qui, plus tard dans la nuit, investie le même hall afin de déverser sa deep-house hypnotique dans une session hybride live/DJ set, ne cessant de bouger derrière ces platines.

Il était évident que nous devions passer voir Nils Frahm, afin de sentir vibrer ces sons de pianos, synthés, rhodes et claviers en tout genre, offrant de la musique classique traversée par une électricité émouvante

Les surprises provinrent du Hall 3, lorsque Mehmet Aslan maria musiques traditionnelles turques et rythmiques d’EDM au groove affriolant. S’en suivit Insanlar, projet du DJ Bariş K qui hybride également la musique traditionnelle turque avec différentes substances électroniques, à la fois psyché et electronica, tirant l’auditeur vers la transe. Les percussions phénoménales rythmaient le pouls des festivaliers, laissant s’envoler leur esprit au gré des cithares errantes. Assis sur un banc, nous savourions la world du Hall 3, diluant cette nuit imbibée d’alcool et de fumée dans une musique limpide et puissante. Ce fut clairement les plus belles découvertes de la soirée.

Il était 3h00 du matin lorsque nos corps nous lâchèrent. Nous ne doutons pas que Daniel Avery su convaincre, à l’aide de sa techno minimale, un dancefloor à la fois épuisé et excité mais nous ne pouvions plus continuer sachant la route qu’ils nous restaient à faire le lendemain. Il est certain que les Nuits sonores s’inscrivent dans l’histoire des festivals français comme étant un moment immanquable. Sa line-up ahurissante fait le pari d’associer des esthétiques sonores très divers ; psychédélisme turc, new-wave, electronica, techno anglaise et autres joyeusetés, pour un cocktail électronique de bruit et de fureur. Un instant vivant, pour un univers musical en pleine effervescence à travers le monde. Alors que nous empruntons l’autoroute pour regagner nos chez-soi, j’espère revoir ces lieux, découvrir ce qui n’a pu l’être de cet écosystème invraisemblable, de ces artistes et tous ces évènements.



par Etienne Poiarez
le 22/05/2015

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