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Scopitone

: Édition 2008



Notre compte rendu

Décimé par une série d’annulations dont celle exceptionnelle de Laurent Garnier, le festival Scopitone est tout de même parvenu à attirer le public. 18 000 spectateurs au total, dont une bonne partie à la Friche numérique, en accès libre. Disséminées dans Nantes, les scènes avaient tantôt pour décor un hangar désaffecté, le château des Ducs de Bretagne ou le tout récent LC Club, eldorado des clubbeurs branchés que nous ne sommes pas. Morceaux choisis.



Jeudi

Entrée en matière dans le dur avec Franck Bretschneider, le boss du label Raster-Noton. L’Allemand glace la scène avec une musique très froide, robotique, un peu à la Dopplereffekt. Sur une rythmique massive, il allie ses traditionnels micro-clicks à des basses bien appuyées. Les visuels sont tout aussi froids avec un enchaînement de formes géométriques noires et blanches répondant à sa musique. Un ensemble très binaire vous l’aurez compris. Franck Bretschneider a fait ce que l’on attendait de lui, ni plus ni moins.


Principes de mathématiciens

Il n’y avait pas grand monde ce jeudi soir pour l’apparition de Zombie Zombie et Principles of Geometry à la Friche numérique. Quelques passionnés venus profiter d’une affiche à priori déséquilibrée entre la fougue des « morts-vivants » et la régularité des « mathématiciens. »

Zombie Zombie entrait d’abord sur scène pour un début de set très plaisant, bien rythmé par la batterie et les percussions de Cosmic Neman, qui officie aussi dans ce registre avec Herman Düne. Les montées sont agréables mais on s’ennuie quelque peu sur leurs morceaux souvent longs, et clairement entachés par les cris de chien poussés au micro tout au long du set. Le duo parait divisé, Neman étant peu souriant tandis qu’Etienne Jaumet se plait à danser comme un gamin devant ses machines. Une bonne humeur contagieuse, qui pousse son binôme à venir le rejoindre aux machines, cassant le rythme du concert, dans le bon sens du terme. Bref sympathique sans être formidable mais beaucoup plus audible que sur album.




Après un détour parmi l’exposition d’arts numériques plutôt rigolote, les Principles of Geometry, invités en remplacement de Prefuse 73, prenaient le relais pour un set plus abouti car plus varié. Très proches sur scène, les deux compères montraient un visage plus uni que leurs prédécesseurs. Petit sourire en coin, semblent prendre plaisir à diffuser leurs nappes analogiques et beats saccadés. Contrairement à Zombie Zombie, les morceaux sont courts, presque trop, et leur version d’A mountain for president décevra un peu. Pas que Tellier nous passionne, loin de là, mais on aurait aimé l’entendre plus. Un set maîtrisé, en un mot : agréable.





Vendredi

Retour sur le site en fin d’après-midi pour le live de Strategy. L’Américain au visage d’enfant propose une électronica chaloupée et colorée agrémentée de virages ambient-dub luxuriants. Une belle découverte pour ma part. Viennent ensuite les 3 australiens de Pivot. Ils enchaînent dans un tout autre registre, le leur, à savoir un post-rock assez noisy et toujours très électronique. Reprennant la plupart des morceaux de leur superbe O soundtrack my heart signé chez Warp, le trio développe un son musclé, tantôt complètement barré, tantôt carrément mélodique. Assurément la claque de la soirée. Une future référence ?

Etienne, Etienne, tiens le bien

La suite nous emmène aux Nefs, pour le live bondissant des Gong Gong. Une entrée en matière idéale pour la belle performance d’Etienne de Crécy qui aura scotché son monde en la cité des Ducs de Bretagne. Installé au milieu de son cube, notre homme tape juste et fort avec un mix de french house filtrée dont il a le secret. Le public s’est massé en nombre dans le grand hangar et répond présent. 4 500 personnes au total !

Et tu danses, danses, danses, sur la piste de danse…

Nous voilà rendus aux abords du Hangar à bananes et ses nouvelles installations, marchant le long des anneaux multicolores bordant la Loire. Au LC Club, l’immense boîte branchée nantaise, on attendait notre Lolo Garnier national, mais le garçon a dû se décommander pour raison de santé.



On a finalement eu droit à Scratch Massive et franchement on n’a pas été frustré. Le duo a ouvert la soirée dans un set électro-tech sombre et moite. Le couple s’est amusé à jouer avec son public enchaînant les montées et descente sans arrêt. Le dancefloor en devenait hystérique. Surtout lorsque pour clore leur session ils achevaient leur œuvre en balançant un remix du Hey boy, Hey girl des Chemical Brothers. Imparable. Pause bière.

Noyade contrôlée

Danton Eeprom prendra la suite mais son set sera de (très) courte durée. Nombre d’êtres humains comme nous se sont dirigés vers le bar extérieur pour profiter des pintes à prix très raisonnables… Si les boîtes étaient plus souvent comme ça, on souffrirait moins de déshydratation. On écoutera ensuite le génial Matt Edwards aka Radio Slave prendre les commandes (pause bière).




Un de ceux que l’on attendait tout particulièrement, mais qui, avouons le, a un peu déçu par la teneur de son set. Le tout est néanmoins impeccablement enchainé dans une veine plus progressive que les Scratch Massive (pause bière). Enfin Sascha Funke prendra place pour développer un mix tech/house un peu convenu (pause bière). Malgré tout son sourire constant et sa volonté de communier avec son public le rendra très sympathique.




Bien dansé, bien rigolé, bien déliré avec des compères de nuit, nous rentrons les longs de la Loire avec des souvenirs confus. Veuillez excuser notre noyade dans le fleuve de houblon qui bordait le club. Scopitone, à l’année prochaine !

par Fabien
le 26/09/2008

Tags : | Scopitone

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4 commentaires

par fabien (le 21/11/2007)
Tout à fait d'accord avec toi pour Evan Parker, c'est pourquoi je comparais son solo avec la musique de Steve Reich !

par Akirah (le 20/11/2007)
Désolé j'ai lu ta chronique un peu vite, grosso modo on a eu un peu la même impression.
Par contre je reste en désaccord sur la qualification de ses impros (le sont-elles vraiment aucune idée) solos comme du jazz.
Même Evans qui est sans doute un jazziste plus "standard" habituellement, a fait quelque chose de plus proche de la musique contemporaine, du bruitisme et du minimalisme que du jazz, même très moderne.
À la limite ce qu'ils ont fait à deux vers la fin était déjà plus intéressant que ses solos, mais ça restait très loin du jazz, et encore j'en ai une conception assez large.

par Akirah (le 25/10/2007)
Bizarre, j'y étais aussi, et à part les bonus que représentaient le happening bruitiste de Parker et la première partie avec Pierre Bastien (pas très varié sur la longueur mais au moins innovant sur le principe), j'ai eu l'impression de venir et payer pour rien… Louper Wayne Shorter pour ça… Pourtant j'adore l'électro de Squarepusher, et même ses balades mélodico-nunuches qui se laissent entendre car elles sont souvent très bien "habillées" au niveau de la création sonore. Mais pour la basse… Okay niveau technique et énergie (les slaps dans le micro qui font mal…) y a aucun problème il déroule sa sauce à fond la caisse, mais la technique n'est pas tout. Harmoniquement c'est navrant et vaguement pompé à droite à gauche (pas dans le meilleur du genre), mélodiquement pas très fouillé, étonnemment guimauve et "suroptimiste" (ce qui peut marcher en contraste avec une électro plus sombre mais là que dalle), bref un mélange simpliste, qui fait qu'on a encore la dalle en sortant, un peu comme chez McDo… J'ai vraiment regretté le Julien Lourau de la veille.

par Fabien (le 25/10/2007)
Je crois que tu n'a pas saisi la finalité de la chronique...en conclusion je dis que j'ai plus été impressionné qu'autre chose ce qui m'a laissé un peu perplexe. Néanmoins j'ai juste écrit ce que j'avais ressenti et tu as bien sûr le droit de ne pas être d'accord. Musicalement.
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