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Eurockéennes de Belfort

: Édition 2005



Notre compte rendu

Vendredi

L'arrivée sur le camping des eurocks est toujours un moment d'excitation un peu fébrile, auquel se partage la lourde tâche d'installer correctement sa tente et le reste. Chose parfaitement pénible pour les cossards de mon genre, plus occupés à décharger la glacière que le réchaud à gaz. Mais nous y voila, cette 17ème édition des eurocks commence, et la motivation frénétique des premiers jours est au rendez-vous. Les baba cool gratteux et les mauvais joueurs de djembé s'égosillent déjà, et les premiers relents d'aigreur m'envahissent devant ce défilé de jeunes cools. Je décide de torpiller cette montée de mauvaise humeur à grand coup de rhum, et motivation oblige, j'ai la main un peu lourde vu que je suis quand même censé voir des concerts ce soir. Le mal est fait, et les dés sont jetés alors qu'il n'est pas tout a fait 16h.


Queens Of The Stone Age

J'arrive sur le site littéralement carbonisé, j'en oublie même la navette presse censée me faire profiter de mes privilèges d'accrédité en me faisant gagner quelques mètres. Je n'ai qu'une idée en tête et j'essaie de m'y tenir, arriver jusqu'à la grande scène et brûler le peu de cervelle qui me reste dans le pogo des premiers rangs du concert de QOTSA. J'arrive un peu en avance, je suis bien placé, Josh Homme et sa clique débarquent, un petit coup de larsen et c'est Go With The Flow qui ouvre la danse. Autant dire que ça tombe vite et épais. Tout le monde est à bloc et moi le premier. Le concert est énorme de bout en bout. Quelques vieux titres entrecoupent les morceaux les plus récents. La formation s'est accompagné d'une claviériste assez classe, le batteur est un sauvage et martèle ses fûts comme si sa vie en dépendait. Le groupe est relativement statique, mais un vent de désert souffle sur la grande scène à mesure que la fosse s'excite et que retentissent les hymnes stoner des californiens. Tout y passe. Les tubes de Song For The Deaf, le fabuleux Everybody Knows That You're Insane à la puissance décuplée. Un No One Knows rallongé pour l'occaz. Long Slow Goodbye est revu à la hausse, guitares suintantes et arides. Un jeune con m'arrive dans les pieds et je le rembarre à coup de pompe avant de lâcher quelques manchettes salvatrices. La fosse s'envoie en l'air, s'arrose de bière. Il n'en fallait pas moins. Le concert est simplement à la hauteur de mes espérances, une putain de tuerie rock 'n' roll surpuissante.

Vacillant, titubant et complètement à la masse, je m'extirpe du bordel une fois le concert terminé, et je m'aperçois que le bar à vin jouxte la grande scène. A partir de ce moment, le festival n'aura plus le même visage pour moi. Le bar à vin de Belfort, c'est l'oasis du poivrot en mal d'ivresse. Le genre de poivrot qui ne boit pas de bière à l'eau pour se désaltérer, mais qui vise l'efficacité, même si ça fait des trous dans l'estomac. L'indicible picrate servie ferait passer le plus mauvais jus de raisin d'un bar de quartier pour un Chateaubriand, mais je ne suis pas venu pour faire du tourisme.

Par conséquent, une dizaine de jetons plus tard, alors que Nine Inch Nails commence son live et que je m'étais promis d'y jeter un œil, je suis scotché à une table a enchaîner les tasses, et je verrais le concert sur les écrans, me foutant en fait royalement de ce qui peut bien sortir des enceintes à ce moment-là.

Pour faire plus bref, ce vendredi soir, je ne verrais que Queens Of The Stone Age et le bar à vin. Je m'éclipse au bord de la noyade mentale, un peu avant les Chemicals Brothers et décide de reintegrer tant bien que mal mes appartements improvisés.

Voilà une heure que je poireaute dans la file d'attente donnant accès au magnifique site des Eurockéennes. Il est déjà 19h30 et le concert de Cocorosie va s'achever sans que j'en aie hélas vu le moindre morceau. Je me console en me disant que j'ai déjà vu les deux sœurs un an auparavant, mais ce sont mes amis, à qui j'avais tant vanté les prestations des deux miss qui sont déçus. Passons, et dirigeons-nous vers le live d'une autre demoiselle, moins folklorique mais tout aussi authentique : Jean Grae.


Jean Grae

Au premier rang, sous l'imposant chapiteau de la Loggia, je me réjouis de commencer le festival par du hip-hop, surtout celui de Jean Grae que j'ai découvert sur le dernier album d'Herbaliser. " JG ", comme le scande son DJ, offre un show de 30 minutes assez intense, et rappe en déployant une fabuleuse énergie féminine. Pourtant, si son flow est incontestablement impressionnant, la musique est brouillée par les énormes basses de Queens of the Stone Age en train de jouer sur la grande scène à quelques pas de là.
Cette première mise en bouche ne me satisfait qu'a moitié. Peu importe Nine Inch Nails joue dans une heure. Il faut que j'aille me restaurer…


Nine Inch Nails

Après avoir englouti un énorme kebab proposé par les innombrables stands " bouffe " du festival, je me suis laissé tenter quelques minutes par le spectacle proposé par Emilie Simon sous le chapiteau. Hélas celui-ci est bondé de monde. En me mettant sur la pointe des pieds, j'arrive à entrevoir la belle, accompagnée de tout un orchestre (la Synfoniatta et les Percussions Claviers de Lyon). A en croire la foule, le concert à l'air d'être très agréable. A en voir la foule, le public semble être le même que celui de Cali et de Louise attaque. Définitivement mignon, mais pas très rock 'n' roll. Les Nine Inch Nails sauront me donner plus grande satisfaction, j'en suis certain…
Le concert commence enfin, la pluie s'arrête et le groupe fait son entrée en scène bientôt accompagné par un Trent Reznor en très grande forme.
Le groupe commence pianissimo avec " The Frail " pour enchaîner sur " March of the pigs ". La foule est en délire, les coups de coude sournois sont donnés dans le pogo. Tombant comme des mouches à mes pieds, les slameurs en redemandent pourtant.
Pendant une heure et quart NIN joue ses titres phares : " Terrible Lie ", " Closer ", " The Great Below " ou encore l'inévitable " Starfucker Inc. " pour finalement conclure le concert par le mélancolique " Hurt ", dont beaucoup, moi le premier, ne connaissent que la reprise de Johnny Cash.


Chemical Brothers

Planqué derrière leur mur de machines, le duo a débuté, comme à son habitude, par l'un de ses titres les plus célèbres : " Hey Boy hey Girls ". Transformant la presqu'île des Eurockéennes en un gigantesque dance-floor, les Chemicals Brothers ont réédité le même schéma que lorsque je les avais vus l'an passé au festival Rock en Seine : démarrer bien trop fort, pour s'essouffler au bout de trois quarts d'heure de live endiablé.
Si la première partie nous a permis de redécouvrir " Block rockin beat ", " Out of control ", " Electrobank " ou les plus récents " Galvanize " et " Believe " ; la deuxième partie nous a permis de rejoindre le bar à vin tant décrié par WakMc.


Jamie Lidell

On vous présentait récemment Multiply, le dernier album de Jamie Lidell sur Infratunes, et Will n'hésitait pas à dire qu'il s'agissait de " la meilleure surprise que nous ait réservée le label de Steve Beckett depuis longtemps ".
Je n'hésite pas à dire que le show de Jamie Lidell était l'un des plus impressionnant du festival. Comme possédé et en transe, il nous a offert un live explosif, dégoulinant de funk de soul mais aussi de breaks electro démentiels, beaucoup plus extrêmes que sur l'album.
Jamie se transforme en beatbox humaine, enregistre sa voix, la passe dans les filtres, la reboucle sur un autre rythme de beatbox, lance des petits cris de soul, jongle d'une machine à l'autre pour nous sortir des sons incroyables.
Entre deux morceaux, Jamie passe devant ses machines et se met a chanter " Game for fools " a capella, ou " Music will not last " en frappant dans ses mains… le public l'imitant.
Enjoué par ce dernier concert, mais exténué, je regagne le camping en empruntant le service de bus mis à disposition du festival, et ma foi bien pratique



Samedi

Je me réveille étrangement en forme, aux alentours de 7h du mat, et constate avec bonheur que mes congénères poivrots sont réveillés et souriants. Un petit dej à la bière n'est pas de trop, même si je pense ralentir un peu mes excès pour tenter de voir un minimum de concerts ce soir. Tout est cependant relatif. Au bout d'une heure, je me dis que je tâcherais simplement d'éviter les alcools forts.

L'après-midi sur le camping est baigné d'une allégresse particulièrement plaisante, entrecoupé de quelques insultes gratuites aux abominables fans de Louise Attaque à quelques mètres de nous qui ont manqué de peu l'avalanche de canettes vides sur le coin de leurs sales tronches de jeunes. Le camping des eurockéennes de Belfort est définitivement le dernier endroit ou je m'efforcerai à la tolérance.

Après un détour par l'espace presse où le très sympathique Nosfell nous attend pour une interview, j'assiste au concert de Ghinzu, que je trouve parfaitement inintéressant, assis au bar a vin dont j'ai décidé de faire mon quartier général pour ces eurockéennes. Je n'avais absolument rien à foutre des Nationals, et encore moins d'Amadou et Mariam que j'ai croisés à l'espace presse. Je ne pense pas qu'ils m'aient vu.


Common

Je me dirige du côté de la loggia pour le set de Common. Son dernier album est plutôt convaincant, et, coïncidence heureuse, Common va jouer principalement ses nouveaux titres, alternant un hip hop revanchard favorisant le head nodding, et des ambiances un peu plus cool. Le show est carré, Common cours d'un bout à l'autre de la scène, et donne un maximum pour un live qui se veut somme toute énergique dans son ensemble. Il est accompagné d'un Dj dont j'ai oublié le nom mais qui nous offrira une démonstration de turntablism de rigueur, projeté à la loupe sur les deux écrans géants derrière la scène. Un concert très plaisant qui me met de bonne humeur malgré l'attente qui se profile avant de voir arriver les racailles anglaises de Raw-T vers 2h du mat.

En attendant, un détour par le bar à vin me semble indispensable, puis je me dirige vers la plage écouter le live carrément funk de Raphael Saadiq allongé dans l'herbe, et tentant de faire abstraction des insupportables aigreurs d'estomac que mes errances avinées ont déclenchées depuis quelques heures.


Raw-T

L'heure fatidique arrive, et bien reposé, c'est avec enthousiasme que je me prépare à me payer une bonne tranche de Raw-T, placé correctement pour prendre les grosses basses grime dans la tronche. Et autant le dire tout de suite, ça déménage. Les 4 lascars jouent les maquereaux sur un hip hop speedé, où se mélangent instrus electro et beat UK brutaux, et si on peut regretter le fait qu'ils braillent leur nom toutes les trois minutes en nous précisant régulièrement " this is grime motherfuckers, this is uk garage " (attitude oblige), le show est vraiment puissant, sacrément dancefloor et les larrons se passent le mic avec une aisance amusante et efficace.
Du tout bon pour le hip hop anglais, qui avec le grime, balance vraiment quelque chose de frais sur un mouvement trop souvent sclérosé dans ses codes de compositions ronflants et démodés.

Direction le chapiteau pour l'éclateur de dancefloor Vitalic, qui va bien évidemment, et comme à son habitude, déclencher une explosion nucléaire sur la tête des 20 000 personnes réunies devant la scène.


Vitalic

Vitalic fait de la techno putassière, fait monter indéfiniment ses morceaux, et ne bouge pas d'un cul derrière ses machines. Que les choses soient donc claires, le show, je m'en contre fou. La seule chose qui m'importe, c'est de voir le chapiteau exploser sur La Rock 01, Poney, My Friend Dario ou Newman. Et c'est ce qui va se passer. J'ai rarement vu un chapiteau aussi plein à craquer, où absolument tout le monde jump à chaque reprises de bpm, et ce jusqu'à la régie son du fond des lieux. Vitalic ne s'emmerde pas, il sait que son public veut du lourd, il n'hésite donc pas à outrancièrement forcer la dose. Et c'est tout simplement énorme. Le public est diaboliquement réceptif, se jette gentiment partout, et en redemande. Une fin de samedi magistrale. On sort du site un peu naze, le jour commence à se lever lorsqu'on arrive sur le camping.


Le Camping

J'aurais pu arrêter là le compte rendu de la journée, mais ayant parfaitement géré mon alcool jusqu'à maintenant, l'envie de me prendre une grosse cuite sur lever de soleil me branche méchamment. Coup de bol, une buvette à quelques mètres de nos tentes semble mettre un feu pas possible, et comble du n'importe quoi, passe l'album de Vitalic (oui, encore lui) à fond les ballons…Impossible de résister, on s'enfile manu militari une ou deux huit six avant de foncer devant ce truc improvisé un peu débile, où, au bout d'une demi heure, environ 150 personnes nous ont rejoints. Déchaînés, pour la plupart complètements raides, debout sur les tables en gueulant comme des pourceaux, ce n'importe quoi d'anthologie est juste un grand moment de bringue alcoolisé. Un truc magique typiquement Eurocks. A tout ceux qui pensent que le camping était un peu mort cette année, vous n'étiez tout simplement pas au bon endroit au bon moment.

Vers 10h du matin, je m'écroule dans ma tente au bord de la syncope.

Les concerts sont censés débuter à 16h30 par Cake, dont je ne me rappelle que le titre phare : " I will survive " et enchaîner avec Amadou et Mariam, qui semblent être programmés dans bon nombre de festival cet été. N'étant ni aficionados du premier, et encore moins du deuxième (qui aux dires valent la peine d'être vus pour se taper une bonne tranche de rigolade), je préfère aller attendre Nosfell au point presse pour son interview, et retrouver WakMc, Lawkyz et Yoshi autour d'une " bonne " bière…

L'interview de Nosfell s'est très bien déroulée, et j'ai pris plaisir à rencontrer un monsieur très timide et d'une extrême gentillesse.


Nosfell & Ezekiel

Voilà l'un des concerts que j'attendais avec impatience. J'avais déjà vu les deux groupes, et avais pu constater que leur musique était réellement faite pour le live. Cette commande des Eurockéennes risquait donc d'offrir un bon moment…pour moi sans doute l'un des meilleurs avec Jamie Lidell la veille.
Cachés derrière de longs rideaux blancs, les cinq membres de cette nouvelle formation ne laissent entrevoir que leur ombre. Sur chaque rideau sont projetés les magnifiques visuels que les fans d'Ezekiel connaissent bien.
Puis de morceau en morceau, les rideaux tombent, et l'énergie rock s'intensifie. Démarrant par quelques morceaux de Nosfell, le concert s'est poursuivi sur ceux d'Ezekiel, comme Phantom Land où Nosfell y chante avec brio.
Mais ce qui valait le coup d'oeil ce sont les deux morceaux de fin du concert. Nosfell m'expliquait deux heures avant que c'est leur goût commun pour le rock qui avait permis la symbiose entre les deux formations. Cela s'est tout de suite expliqué lorsqu'ils ont joué " I'am afraid of Americans " de David Bowie. La basse de Yann éclate, les guitares de Nosfell et de Pierre Levallois de même. Joahann est déchaîné sur ses machines. Le public adore et en redemande pendant un rappel de plus de dix minutes…mais en vain, le festival doit continuer.


Raw-T

On m'avait venté les mérites de Raw T… les deux premiers titres du concerts m'ont tout de suite fait déchanter. Faire un show à l'américaine en gueulant, " Make some Noise " soit… mais le faire toutes les trente secondes, ça a eu la fâcheuse tendance de me saouler rapidement. Je laisse WakMc devant la scène et préfère aller voir ce qui se passe ailleurs.


Dälek

" Mais qu'est ce que c'est que cette grosse brute derrière ces machines ?". C'est la première question que je me suis posée. Voilà le genre de mec avec qui j'éviterai de me battre (aussi baraque que je sois). Mais c'est lorsque j'ai vu la manière dont il martyrisait son instrument, que j'aurais voulu appeler la société protectrice des machines. Les trois américains ont offert un show assez puissant, très proche de l'ambiance de leur album. Un peu trop sûrement. Pas d'énorme surprise en cette fin de soirée.



Dimanche

La nuit fut vraiment courte. Entre les voisins de camp qui ont gueulé Rantaplan, Scoubidou, Sarkozi … j'en passe et des meilleurs jusque 7h du mat' et la chaleur caniculaire de ma tente à 10h, le repos fut réduit à son strict minimum.


Nosfell

C'est par Nosfell que ma journée de concert va commencer. Le duo a un peu de retard, mais cela me permet de bien me placer devant la scène. 16h15, Nosfell rentre dans son personnage et se présente d'une voix hésitante, à la limite de l'autisme. Mais une fois que les quelques notes de violoncelle de Pierre Lebourgeois s'échappent, Nosfell se libère et exprime toute ses émotions à travers un chant en perpétuelle mutation, alternant voix rauque et aigue. Comme il nous l'expliquait dans son interview la veille, l'émotion qu'il veut transmettre passe avant tout par les sonorités plus que par le texte. Se transformant en beatbox humaine, il donne le rythme et fait éclater toute l'énergie emmagasinée en lui. L'émotion passe également par sa gestuelle. Il semble possédé et enchaîné à des liens invisibles… sa seule volonté est de s'en libérer.
Moins impressionné que la première fois que je l'avais vu, il faut pourtant admettre que le concert était plus travaillé…même s'il m'a moins touché.


Balkan Beat Box

Sur la plage, les américains de Balkan beat box ont l'air de vraiment plaire au public. L'ambiance est là. Mais exténué de ma courte nuit, je m'en vais les écouter en fermant les yeux sous un arbre un peu plus loin. Ca à l'air vraiment sympa…mais le sommeil a raison de moi.


Kraftwerk

Vu également au festival de Benicassim l'année dernière, c'est avec plaisir que je voulais faire découvrir Kraftwerk à mes amis. J'avais le petit sourire aux lèvres en anticipant leurs réactions : " mais qu'est ce que c'est que ce truc ? c'est kitsch ? on dirait qu'ils ne jouent pas, mais qu'ils sont en train de vérifier le niveau de la bourse sur leur laptop ? ". C'est là que j'interviens pour leur expliquer que Kraftwerk sont les précurseurs de l'electro, que dans les années 70, le thème de leur spectacle, c'était les nouvelles technologies, le rapport homme-machine, le nucléaire, … et que depuis trente ans, ils n'ont pas évolué pour coller à leur image, au bonheur des fans, mais surtout pour offrir un oeil amusant sur le présent vu dans le passé. Tout un concept…
Les allemands vont ainsi jouer tous leurs " tubes " : The Man Machine, Autobahn, Vitamin, Aérodynamik, Trans Europe Express, Tour de France …
Alignés, devant leur laptop et habillés en costard cravate, ils sont parfaitement immobiles. Derrière eux, un énorme écran affiche des visuels sur lesquels la musique vient se calquer.
Mais le moment le plus amusant du spectacle est lorsque les kraftwerk sont remplacés par de véritables robots (pas très évolués certes) pour jouer le morceau " we are the robots ". Puis, pour conclure le show, les allemands reviennent sur scène, cette fois-ci vêtus d'une combinaison noire avec des bandes fluo vertes qui clignotent ! LA CLASSE. Quand je vous disais qu'il s'agissait de tout un concept…
Un de mes amis, qui ne semblait pas trop convaincu par le concert s'est pourtant procuré le best-of kraftwerk en rentrant chez lui… comme quoi…


Le soleil tape dur et me sort péniblement de ma torpeur aux alentours de 13h. Ma gueule de bois est enterrée vite fait à coup d'anisette, je passe 3 heures allongé dans l'herbe à boire avant de me diriger laborieusement sur le site du festival, pour cette (déjà) dernière journée d'excès, de sueur et d'odeurs de merde et de bouffe mélangées.

Je passe une bonne moitié du concert du Tigre vautré comme un sac sur la plaine à essayer de boire mon mélange de Ricard sans lever la tête du sol (et ce n'est pas évident, croyez moi), et je me décide à aller m'enterrer sous les arbres, à l'ombre, pour finir mon ouvrage et comater comme un zombi. En ce qui concerne Le Tigre, ben ça avait l'air plutôt bien, du sur vitaminé disco punk avec des envolés de foules explicites. On m'apprendra par la suite que c'était réussi.

Direction le QG à vinasse pour Sonic Youth, dont je ne vais malheureusement voir qu'une partie, étant obligé de filer au coin presse pour 21h30 afin de voir la conférence de presse de TTC. Pour ce que j'ai vu, c'était vraiment intéressant, Sonic Youth alterne mélodies rocks et expérimentations sonores, mais je me sens un peu largué, ne connaissant pas le moins du monde le répertoire du groupe que je me promets pourtant de découvrir sérieusement un jour.


La conférence de presse de TTC

A peine arrivé sous la tente des conférences de presse que la tension semble déjà palpable. Sont présents Tekilatex, Orgasmic et Tido, et on dirait bien que Teki est déterminé plus que jamais à jouer l'attitude pimp-fluo-thug-grande-gueule-un-peu-connard. Le " débat " semble entamé alors même que je prends place, et Teki incendie littéralement l'interviewer des eurocks, en lui reprochant de lui poser des questions débiles et sans intérêt. C'est sur que si le type a posé ses questions bateaux à TTC, l'entente va être difficile, on commence à connaître ce groupe et ses partis pris radicaux. La on a quand même droit à une montée de buzz extraordinaire, Teki multiplie les provocations, traite les "journalistes " d'abrutis incompétents, ou de quelque chose dans le style. Et en fait, je jubile sur mon siège en retenant mes éclats de rire. Parce que j'assiste enfin à une conférence de presse pas polie du tout, ou on sort du schéma " tout le monde fait des bons trucs, tout le monde est gentil ". Et j'irais même jusqu'à dire qu'on a enfin notre groupe français POP, imbuvable et authentiquement insolent. Et je trouve ça bien. J'essaie d'expliquer ça à ma voisine, mais copieusement pris de boisson, je me heurte à un mur d'incompréhension. Cette conférence est juste la plus rock n' roll du festival. On a rien appris, à part que Teki n'est pas fan de l'intégrale discographie des Svinkels, mais qu'il les aime bien quand même parce que c'est des potes, et parce qu'ils sont in life comme sur leurs disques. Les micros sont coupés, Orgasmic et Tido agitent leurs bras derrière en disant un truc genre " achetez nos disques ", Teki signe des autographes. Moi je m'en vais avec le sourire.

Direction la loggia pour enchaîner Amon Tobin et TTC.


Amon Tobin

Je me suis un peu fait chier pour le set d'Amon Tobin, je m'attendais à plus de morceaux de ses albums. Peut-être y en a-t-il eu mais je ne les ai pas reconnus. Il fait chaud dans la loggia, il y a du monde, la fatigue me donne envie d'étrangler les gens, je décide de sortir et d'attendre TTC un peu plus à l'écart…

Mais HORREUR, je me rapproche de la grande scène où ces nazes de Louise Attaque font couiner leur violon et leurs textes insipides à un troupeau de jeunes cools qui tapent dans leurs mains. Je déteste Louise Attaque, j'ai déjà supporté les branleurs du camping qui venaient me les casser avec ces chansons merdiques, mais la c'est trop, je suis obligé de m'engloutir dans une hutte à bière pour attendre la fin de cet apocalypse.


TTC

Rien de plus à dire sur TTC que ce qui a déjà été dit. Le live commence à être bien rodé, Cuizi se ballade sans pantalon, mais avec un tee-shirt suffisamment long pour pallier ce manque. Il balance quelques titres de sa tape qui font mouche. On a droit à l'habituelle volée de putes qui montent sur la scène pendant Girlfriend. Du Sang Sur Le Dancefloor donne toujours autant envie de se craquer la nuque. Bref c'est du tout bon. Je me serais attendu à un peu plus de monde mais il est tard et les gens sont fatigués. Moi aussi par ailleurs, je retourne une dernière fois au camping.

On hurle quelques dernières insultes, on essaie d'empêcher les gens de dormir, une troupe de types se ballade avec un porte voix, on en profite pour réclamer la présence de " jeunes mineures sodomites ". Mais cet appel restera sans réponse, damned.
La fête est finie.


WAKMC & TATOINE



par WakMc
le 15/07/2005

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