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Fago.Sepia + Les Clochards Célestes

: @ Zorba d'en bas - 09/03/2008



Notre compte rendu

Il n'y avait pas un seul critique. Pas un. Même pas moi. Moi, j'avais participé à l'organisation du concert. Aussi, je n'étais pas là pour ça : écrire sur le concert. J'aurais bien aimé. Mais non. Je me disais : "Non, il ne faut pas être partout à la fois". Il n'y avait donc pas le moindre critique. Personne pour prendre des notes, ne serait-ce que mentalement, et dire quelques mots qui aient quelque sens à propos de ce concert. Pas un. Ils sont tous morts. Ou alors, ils ne sortent pas le dimanche. Ou alors, il s'en foutent. Ils s'en foutent sans doute. Et, dans ce cas, on ne saurait manquer de leur dire qu'ils ont tort. Moi, j'étais mort de fatigue. Pourtant, ça m'a porté, ça ne m'a pas lâché un seul instant. Pas un seul instant dans le souffle continu de l'improvisation ininterrompue des Clochards Célestes. Pas un seul instant dans les envolées complexes de Fago.Sepia.

Pour les premiers — premiers à jouer —, on le savait déjà : à quel point ils sont exaltés, à quel point ils sont étonnants, à quel point même en connaissant leur style, on trouve toujours encore plus de nuances, on découvre toujours encore plus de subtilité, de contrastes, d'idées qui se glissent dans les apparences auditives et les soutiennent. Toujours autant de poésie. Et, toujours ces visages. Pénétrés, crispés, souriants, concentrés, heureux et méticuleux. C'est qu'à force de les écouter, on finit par entendre toujours plus, toujours différemment. C'est d'ailleurs une des forces de leur musique, de se faire entendre toujours différente. Parce qu'elle est savante, parce qu'elle est expressive. Parce qu'elle est riche, parce qu'elle circule facilement du corps du groupe au corps du public.

Il en va de même sans doute pour les seconds. Incomparables aux premiers, si ce n'est du point de vue d'une certaine influence jazz — mais, est-ce vraiment le même ? Tout les oppose et, simultanément, l'essentiel les réunit : ce caractère inépuisable de leur musique. Eux, c'était la première fois que je les voyais sur scène. Je les avais laissés sur disque avec un son cristallin et la conviction qu'ils jouaient assis. Je les retrouve sur scène, debout, avec un son crunchy, têtes d'amplificateurs Vox obligent, et un nouveau batteur (lui, il est assis, je te rassure). Toujours (malgré quelques flottements indépendants de leurs capacités) aussi précis, d'une inventivité rythmique rare quand on est à ce point profond dans la mélodie. C'est plein et fort sans être une seule seconde assourdissant. Même quand tu sens comme un moment de flottement, ça ne dure, ils finissent toujours par se retrouver. Et, le tout est d'une justesse incroyable, l'ensemble dégageant une impression de force et de délicatesse jouissive.

Comme un avis à ceux que l'association musique + écriture ne répugne pas. On aimerait vous lire.

Fin de la notule.

par Jérôme Orsoni
le 11/03/2008

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