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Kamasoundtracks

: Interview avec Kamasoundtracks



Persuadé que ce crew d'orfèvres passionés méritait plus qu'une simple chronique, je me suis mis en tête de les rencontrer chez eux, au Soul'Sodium studio, à cheval entre Paris et St Ouen.
Quelques mois après la sortie de l'album, il était temps de faire un premier point avec ces messieurs.
Nous sommes donc chaleureusement reçus à l'heure du déjeuner par la partie du collectif présente ce jour là : Iris (mc), Pan@point (ingé son), Cyclo et Weeda Fresh (beatmakers).
Morceaux choisis...
Morceaux choisis...

Autour du projet Soul'Sodium gravite un nombre impressionant d'artistes. On s'y perd un peu. Qui compose Kamasoundtracks au final ?

En fait le label Kamasoundtracks est un élément d'un petit réseau d'artistes dont font partie la structure de distribution LZO ou le label Idwet, sur lequel est paru l'album de Psyckick Lyrikah. Weeda Fresh l'a monté en 2002 et le noyau dur (Loop, Pan@point, Cyclo, Lex Appeal, Iris s'est construit autour au fur-et-à-mesure. Ceci dit on ne sait pas si on sortira d'autres disques avec la structure, notamment les projets solos, tout dépend de l'argent dont on disposera. En tous cas on y a tous consacré beaucoup de temps et d'argent. C'est le prix de l'indépendance.

Parlez nous un peu du projet sur scène...

Le problème c'est qu'un album comme Soul'Sodium est un projet difficile à transposer sur scène, de par le nombre de ses participants! En plus des mc's, on a Shone (de Audiomicid) aux platines et Nota Bene qui apporte une touche rock avec sa guitare. Pas facile de demander une quinzaine de cachets! On est déjà obligé de mettre les beatmakers dans la salle, qui en profitent pour mettre le feu! (rires). De plus on est pas vraiment dans un créneau commercial donc le contact avec les salles n'est pas évident. On a fait deux super scènes en première partie de Herbaliser et La Caution, mais au final on perd de l'argent sur ces dates. En fait notre plateau est presque invendable ! Heureusement en marge, on s'invite les uns aux concerts des autres, pour jouer les morceaux de l'album. Par exemple si Soklak donne un concert, Iris y va et ils font un ou deux morceaux de Soul'Sodium.

Comment faites-vous pour composer et faire des choix artistiques dans le cadre d'un groupe nombreux comme le vôtre ?

Pour commencer ce sont les mc's qui ont choisi les morceaux. D'abord un premier tri pour dégager la couleur globale de l'album. Ils ont même dû parfois aller chercher des morceaux que les beatmakers ne voulaient pas lâcher ! (rires). Pour la petite anecdote, Cyclo a eu du mal à se défaire du magnifique instrumental qui compose le titre [i]La Tangeante[/i], mais ils l'ont convaincu ! Car il faut dire que si on s'est tous investi dans un projet collectif, d'abord instrumental (The Homestretch) puis rappé, on a chacun de notre côté des productions soli.
D'autant que des albums comme Soul'Sodium sont pas évidents à manager et à mettre en place, même si les rappeurs invités sont avant tout des amis. Et puis il est évident qu'on a tous envie d'imposer un peu plus sa patte, bien qu'en même temps on ait du mal à fonctionner vraiment seul. Par exemple Iris et Arm (de Psyckick Lyrikah) sont sur un album de leur côté, mais on retrouvera des instrus d'un peu tout le monde ! L'avantage c'est qu'on est plus quinze à prendre des décisions ! (rires).


J'ai lu quelque part que si vous étiez bien accueillis par la presse, les ventes ne suivaient pas forcément... Vous pouvez nous parler des obstacles que vous avez rencontré dans votre parcours ?

On ne cherche pas non plus à écouler 30.000 copies !! Mais c'est vrai qu'on vend assez peu. Il y a un réél probléme de production en aval. On a toujours du mal à assumer les frais de pressage, de promotion et compagnie, sachant que c'est aussi à ce niveau que ça se joue. Il faut qu'on arrive à se faire diffuser, y'a pas de secret, surtout qu'on est pas vraiment sur un courant porteur commercialement. Donc l'accueil de la presse est bienvenu, ça fait plaisir de faire une interview plus de trois mois après la sortie de l'album. En espérant que le public suive...
On touche peu le public purement rap, je pense, sans que ça nous pose un réel problème. On est aussi beaucoup téléchargé, comme beaucoup d'autres. On ne s'y oppose pas, mais du coup on a du mal à mettre le doigt sur notre public. Le premier maxi d'Iris (avec Para One) est un bon exemple du chemin d'un album sur le net. On a dû en écouler 1000, donc relativement peu, mais plusieurs années après il y a toujours des gens qui nous en reparlent. On a donc un public sur internet, reste pour nous à le connaître !!
Ensuite reste le problème de la scène, qui est un endroit de rencontre privilégié avec le public. Etant donné qu'on ne fait pas vraiment du rock et qu'il n'existe pas de "petit" tourneur, surtout pour le hip-hop, c'est vraiment dur pour nous de tourner. En fait on reste encore pour beaucoup un groupe "à découvrir" alors qu'on est pas non plus nés de la derniére pluie. Pas facile d'engager un tourneur, trop de risque pour lui. On en est donc resté à quelques dates en province, étant donné qu'à Paris il faut presque payer pour jouer.
Mais bon, on se plaint pas non plus ! On a quand méme réussi à sortir ces albums, même si les dettes nous guettent!


Qu'écoutez-vous quand vous ne faites pas de musique ??

Bah un peu de tout. On est tous trés éclectiques. Ceci dit je pense que le répertoire rock domine pour la plupart. Ensuite ça varie selon les individualités. Weeda Fresh est un amoureux de la musique anglaise moderne, Ninja Tune en tête, pour sa mixité et sa créativité. Sinon dans ce qui se rapproche de notre musique, il y a toute une partie de la scéne hip-hop underground canadienne et étatsunienne dont on est très proche. Entre autres le label new-yorkais Def Jux ou encore des artistes comme Illogic (dont on s'était promis de citer le nom dans l'interview, vu l'insistance courtoise de nos interlocuteurs!!).
Mais bon on écoute aussi du hip-hop français. Notamment le dernier Oxmo Puccino qui est, disons-le, excellent.

Bon, on va maintenant s'en aller et vous laisser manger. Le classique et toujours inattendu mot de la fin est pour vous...

Ben jettez vous sur l'album pour ceux qui ne l'ont pas. Pour les autres, y'a le disque solo de Soklak qu'on ne saurait trop vous recommander, et le dernier Grems qui va sortir et qui est complétement déjanté avec un grain inimitable. Voilà. Merci d'étre passé !


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(2006)
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Abstract hip-hop / électro



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