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Obny

: Interview avec Obny



A l'occasion de la sortie de son premier Operastral, Infratunes rencontre Olivier Boni, plus connu sous le pseudo Obny.

Ta musique mêle et emmêle les références : de Amon Tobin à Four Tet, en passant par la world, la musique classique et le rock. Un tel éclectisme doit bien s'expliquer. Pourrais-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours ?


Mon parcours est assez singulier, j'ai démarré la guitare en autodidacte vers 18 ans avec très vite l'envie de composer. L'époque était à la cold wave, et les Cure m'ont motivé à monter un groupe pour explorer ce courant musical tellement apprécié. Ma première expérience était donc très cold/rock... voire post punk ! Ensuite, la vague " fusion ", amenée par des groupes comme Fishbone ou Red Hot Chili Peppers m'a poussé vers un style plus ouvert, moins sombre. J'ai passé 10 ans à tourner avec le groupe Caédéré, un vrai bonheur. Le groupe a splitté en 98, j'ai eu envie à ce moment précis de continuer à faire de la musique mais de manière plus expérimentale. Le trio jazz/punk Varez m'a permis d'approcher l'improvisation tout en gardant l'énergie.
Je pense que ces différentes expériences de groupe m'ont beaucoup apporté... J'ai toujours désiré composer seul, et le home studio m'a permis cela. J'ai donc profité de mon arrivée en Avignon pour apprendre à utiliser les machines, et comprendre comment manipuler les sons électroniques. Une vraie liberté ! La création en solo m'a soulagé d'une sorte de " frustration ". Amon Tobin, Aphex Twin, Plastikman, Squarpusher m'ont poussé à l'utilisation de l'électronique !
En résumé, je pense que la musique comme toute autre discipline artistique ne doit pas forcément être délimitée dans un cadre précis, et si on a besoin d'une étiquette comme repère, le contenu, lui, ne doit pas l'être obligatoirement. J'aime entendre ou voir des choses qui " bousculent ", que ce soit dans n'importe quel style musical ou encore dans n'importe quel domaine artistique. Sur ce premier album, j'essaie d'aller là ou l'envie me dicte, à tort ou à raison, avec un vrai désir de stimuler l'auditeur...


Comment Operastral a-t-il été réalisé ? Entièrement grâce à des machines ou as-tu également eu recourt à de " vrais " instruments ? Etais-tu seul derrière les manettes ?


J'ai réalisé Operastral de A à Z, de la création des titres, au travail du son jusqu'au " mastering ", qui en est un par défaut, faute de moyens. J'ai bien conscience que le mastering est un métier, et que ce n'est pas le mien. J'étais donc seul derrière les manettes d'un home studio très dépouillé, à essayer de faire au mieux, une sorte d'apprentissage.
Pour se faire, je mélange à la fois les instruments joués (guitare et basse), à la programmation électronique et à l'utilisation de samples existants ou créés. Les éléments ne sont pas toujours articulés de la même manière, mais j'aime effectivement mélanger les sources et marier l'acoustique à l'électronique, le chaud au froid. Le plus important étant le résultat, quelque soit la méthode.


Si tu avais eu plus de moyens, tu aurais procédé autrement ? Penses-tu que l'album, déjà très réussi, en aurait été changé ?


Oui, j'aurai investi dans un bon mastering ! Le contenu n'aurait pas changé mais la qualité du son oui !


Operastral est le fruit de multiples influences, mais ces influences vont au-delà de la musique : le morceau "Ouvre les yeux" se réfère explicitement au film Abre los ojos de Alejandro Amenabar. Pourquoi ce film ?


Tout ce qui touche à l'image m'attire beaucoup et influence certaines de mes compositions. Ouvre les yeux m'a marqué, sans doute le climat, cette voix répétitive " Abre los ojos ", ce destin brisé et le voyage à travers la cryogénisation… sans parler des acteurs ! J'ai alors décidé d'écrire un texte et de le faire interpréter par une comédienne Argentine qui avait vraiment la voix que je cherchais.
Idem pour le film Solaris qui m'a soufflé le climat de " Yu ma Solaris ". J'aime fonctionner avec les images pour composer. Quand un film, une pièce de théâtre ou un graphisme me marque, j'ai souvent envie de le traduire en musique. Les images de la vie m'aident beaucoup aussi.


Le Solaris de Tarkovsky ?


Non, celui de Soderbergh. Je n'ai pas vu l'original de Tarkovsky. J'aimerais beaucoup !


Tu vas souvent au cinéma ? Quels sont les films que tu as vus récemment et ceux sont qui t'ont marqués ?


Je ne vais pas au cinéma de façon régulière, mais dès qu'il y a un bon film, je fonce au Utopia d'Avignon ! Les derniers marquants sont : La vie nouvelle, Old Boy, May, Audition, Intacto, Tetsuo, mais j'aime aussi beaucoup Lynch, Kubrick et Amenabar... J'en oublis plein ! Blade Runner, Mystic River, Dogville, Ghost in the Shell...


Et ta dernière claque musicale ?


Ce sont des claques musicales en permanence et quelque soit le style : Plastikman, Mars Volta, Four Tet, Villalobos, Bartok ! Et plein d'autres !



Interview par dfghfgh
le 23/01/2005

Tags : Obny

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