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Wise

: Interview avec Wise



Le Wagg (Paris, 6e) accueillait il y a peu la Nuit Electro-Jazz dans le cadre du festival de Saint-Germain des Près. C'est backstage, après la balance, que Infratunes s'est frotté à l'une des sensations de l'année - Wise - dont le premier album Electrology pourrait bien marquer durablement les nouvelles formes du jazz. Rencontre avec un trio explosif mais incomplet, Guillaume Poncelet (trompette) récupérant à peine d'une tournée américaine marathon avec… NoJazz!

Pourquoi Wise ? Votre musique n'est pas si sage que ça, à commencer par le morceau Paname Panic qui ouvre l'album !

JB : Ce terme fait référence à une culture jazzistique traditionnelle dont on s'est servit pour aborder une musique plus moderne et actuelle.

Pourquoi Electrology ? Est-ce un clin d'oeil à des standards bop comme Anthropology ou Ornithology ?

J.B. : Le terme Electrology est à considérer avant tout comme une forme de recherche scientifique à l'égard de la musique électronique. R.N. : Trouver un titre à un morceau est le dernier de mes soucis et je ne crois pas qu'il y ait un symbole aussi fort dans ce titre… Lorsque l'on m'a proposé Wise puis Electrology, j'ai trouvé que ces mots-là sonnaient bien et ça m'a suffit !

Pouvez-vous rappeler en quelques mots votre parcours de musicien ? Racontez-nous votre vie avant Wise.

R.N. : Je viens des musiques électroniques, dance et house. J'ai eu mes premières platines à l'âge de douze ou treize ans et je mixais bien avant de jouer du jazz. Je faisais déjà du piano à l'époque mais ce qui m'éclatait avant tout c'était passer des disques et faire danser les gens ! Jusqu'au jour où, dans un festival de jazz, j'ai vu un pianiste qui jouait "monstrueux" ! Il m'a donné envie de m'investir corps et âme dans cette musique pour mieux revenir ensuite vers l'âge de 22 ou 23 ans vers l'électronique et mélanger progressivement toutes ces influences. J.B. : Enfant, j'ai découvert le jazz en apprenant la guitare. Je suis ensuite passé par différentes périodes stylistiques, la guitare menant bien souvent au rock, à la funk et au reste ! Parallèlement, je me suis dirigé vers des études d'ingénieur du son qui m'ont permis de me familiariser avec les machines et l'environnement électronique. Un jour, tout a fusionné…

Un membre du groupe Gregsky l'interrompt en hurlant : Moi j'adore Wise! …naturellement. Le concept de Wise est né à ce moment-là ?

J.B. : Oui. J'ai commencé à jeter les bases rythmiques et harmoniques des futurs morceaux en y incorporant l'élément électronique. Robin a progressivement ajouté sa propre vision au projet jusqu'au jour où l'on a eu besoin d'un soliste (le trompettiste Guillaume Poncelet) qui à son tour à apporté sa pierre à l'édifice.

Julien semble insister sur à la différence entre l'électro-jazz (des producteurs St Germain ou Cam) et le jazz-électronique, musique avant tout d'improvisateurs (Julien Loureau ou Nils Petter Molvaer).

J.B. : C'est surtout la maison de disques qui tient à cette différence… R.N. : C'est aussi une manière de nous différencier des produits dérivés ou sous-produits de St Germain, généralement assimilés à la House. Notre musique repose davantage sur un travail de programmation et un jeu live dont l'improvisation occupe une place essentielle.

Parlons un peu des collaborations et notamment celle de David Linx plus habitué aux contextes acoustiques.

J.B. : Il y a quelques années, David avait le même éditeur que moi. A l'époque il avait écouté et apprécié certaines de mes productions électro. Mais c'est seulement trois ans plus tard que l'on a travaillé ensemble : il est passé au studio et a tout de suite "posé" sur le morceau, naturellement !

Et vos rencontres avec Falvio Boltro ou Julien Loureau, pointures de la scène européenne ?

R.N. : D'une manière générale, tout s'est fait simplement. Flavio est d'abord un ami de Julien. Sa collaboration était donc presque une évidence. Quant à Julien Loureau, il nous a été "conseillé" par David Linx et c'est une opportunité fantastique pour nous car il est un excellent musicien.

Un petit mot également sur Nicolas Leroux dont on a pu suivre le parcours dans les pages d'Infratunes.

J.B. : Nicolas et moi sommes amis depuis longtemps. J'ai même participé aux début de l'aventure Overhead qui a récemment sorti un nouvel album chez Naïve - le très réussi No Time Between. R.N. : …tout n'est donc qu'histoire d'amitié et de feeling !

Y a-t-il des chances de voir certains de ces collaborateurs sur scène ?

J.B. : Bien sûr ! David (Linx) ou Flavio (Boltro) seront sur scène avec nous lors de nos prochaines dates. Peut-être également Julien Loureau, à Athènes.

Après ces prestigieuses collaborations, avec qui aimeriez-vous travailler ?

R.N. : Ah… Difficile à dire… J.B. : (se tournant vers lui)… avec Herbie (Hancock) ? R.N. : Ouais… c'est le premier nom auquel j'ai pensé ! On joue tous les trois des claviers et Herbie reste une référence ultime pour nous.

Qu'est-ce qui fait selon vous la singularité de votre musique par rapport aux nombreux représentants du nu-jazz ? Peut-être vos arrangements très "écrits" ?

R.N. : Tout à fait. Il y a notamment un morceau de big band que Julien a passé du temps a écrire. Idem pour l'introduction de Troisième Homme ou bien encore le thème Paname Panic qu'il a écrit dans le métro ! Certaines choses en revanche sont nées d'improvisations.

Arrangements complexes, recherche des timbres, compositions inspirées. Combien de temps avez-vous travaillé sur cet album ?

J.B. & R.N. : Un peu plus d'un an.

Sur scène, vous évoluez en quintet. Le son est a priori plus direct, moins "big band", non ?

J.B. : Plus vivant aussi. Le groupe fait en sorte de ne pas être dépendant des machines. On gère ainsi la durée des improvisations comme on le souhaite, avec beaucoup d'interaction. D'autres morceaux ont également été composés spécialement pour ce quintet.

Quelle serait votre Playlist du moment ?

R.N. : Mon Dj house électro du moment est Dj T. Rien à voir à priori avec Wise, mais ça permet d'enrichir le son du groupe. Mention spéciale également pour un disque qui s'appelle Paradise Soul, édition limitée. Mortel ! J.B. : Il hésite. Je dirais Gregsky Pulse !, Do you know Squarpusher et No Time Between. R.N. : Je rajoute Mint d'AlexKid, que je défends avec farveur. Une tuerie sur scène !

La question que j'ai oubliée de vous poser !

R.N. : Ca va ?

Ah… Bien vu ! Merci à vous deux et… keep swinging !


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