Déjà vingt ans que Noah Lennox utilise sa voix puissante et sensible au service d’une musique électronique et intimiste. Peu de temps après son congénère Animal Brian Weitz qui présentait fin janvier son premier album solo (A Shaw Deal), Panda Bear publiait Sinister Grift au dernier jour de février.
L’album se distingue de ses grands frères par son ambiance pop plus instrumentale qu’électronique. Les mélodies des titres de l’album sont tissées de gimmicks de guitare accrocheurs (Just as Well) et de rythmes à la batterie dandinants et paisibles signés Panda Bear. Aucune surprise à ce sujet car l’artiste a coproduit l’album avec un troisième Animal, en la personne de Josh Dibb alias Deakin. L’ambiance sonore de Sinister Grift résonne donc comme une ramification des derniers travaux de la bande de Baltimore (50mg) sur le duo d’album Isn’t it Now (2023) / Time Skiffs (2022)… Mais pas que.
Que nous raconte Sinister Grift ? Traduit en français par « Sombre escroquerie », l’album porte des messages à la fois intimes (Elegy for Noah Lou) et révoltés (Venom’s In, Left in the Cold). En gardant une efficacité pop qu’il connaît bien, Panda Bear installe son univers introspectif en force tranquille (Defense). En ce sens, Sinister Grift ressemble à son créateur : une œuvre en apparence taciturne, par sa couverture et son titre, mais en essence une célébration de la vie et de l’amour.
C’est donc un Panda Bear en constante évolution qui nous partage une nouvelle fois sa vision singulière de la vie. Gageons qu’il poursuive son œuvre sur cette même lancée dans les années à venir. Comme il le dit lui-même sur Ends Meet : « What else can I do ? » (« Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? »).