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Deftones

: Ohms



sortie : 2020
label : Reprise Records
style : Post-metal

achat/téléchargement

Tracklist :
01/ Genesis 02/ Ceremony 03/ Urantia 04/ Error 05/ The Spell Of Mathematics 06/ Pompeji 07/ This Link Is Dead 08/ Radiant City 09/ Headless 10/ Ohms

Ohms, 9ème album du groupe sorti le 25 septembre 2020 aux alentours de 9h00 du matin chez tout les meilleurs revendeurs, est une réussite absolue. Voilà qui est dit, à vous d’intégrer l’information. Toutefois, pour offrir un peu de poids à ce constat sans appel, il convient d’amener quelques arguments dans ce sens. Et avant de les étaler avec une facilité déconcertante, un petit rappel des faits s’impose.

Deftones, en 2020, c’est un quasi sans fautes. Alors, certes, il y aura toujours des puristes pour dire que seuls les deux ou trois premiers albums comptent vraiment… Que répondre à ça ? Si on écoutait ces gens là, ils seraient capables de nous dire que passé les trois premières répètes, tous les groupes perdent de leur fraicheurs… Dans les faits, bien sûr, ce n’est pas vrai. A mes yeux, le groupe de Sacramento est un exemple de régularité et d’intégrité artistique. Avec un peu recul, et un brin d’analyse, on peut discerner deux grandes périodes dans l’histoire du combo : celle avec le regretté Chi Cheng à la basse, et celle avec Sergio Vega (Quicksand) le remplaçant.

Dans la première période, couvrant les 5 premiers albums, une trilogie se distingue pour moi : Around The Fur (1997) / White Pony (2000) / Deftones (2003). On y trouve toutes les composantes du grand son Deftones : les riffs, les mélodies, les accordages, la batterie, les ambiances, tout y est. A coté de ça, le 1er album semble bien maladroit, puisque l’œuvre d’un groupe jeune, et le 5ème semble bien bancal, puisque l’œuvre d’un groupe en tension.

Dans la seconde période, on trouve une belle démonstration de constance dans Diamond Eyes (2010), suivi de la confirmation de celle-ci avec Koi No Yokan (2012). Gore (2016) est un cas un peu à part, semblable dans sa conception et son rendu au 5ème album, plus aérien et résultant d’un certain déséquilibre dans le fonctionnement du groupe. Et puis, depuis quelques jours, il y a Ohms, produit à nouveau par Terry Date, l'homme derrière les manettes des quatre premiers albums et en partie fondateur de l'identité sonore du groupe. Un retour aux sources ? Pas exactement.

C’est précisément ce qui est fantastique à propos de ce nouvel album. Sans opportunisme, avec le respect de leurs propres codes mais avec une vision enrichie de subtiles nouveautés, le groupe y délivre 10 chansons d’une puissance sonore et émotionnelle inouie. Tout y est, et bien plus encore : tout d’abord, l’ouverture de l’album confirme la plus grand implication du guitariste Stephen Carpenter dans la composition. Le titre d'ouverture Genesis peut facilement faire penser à Will Haven une fois son intro planante achevée. Quant à Ceremony, elle pourrait tout à fait figurer sur une tracklist enrichie d' Around The Fur… Mais attention, pas en tant que Face B, mais bien en tête de gondole !

Si ce ressenti de force impériale se confirme un peu plus loin, il se dissipe rapidement pour laisser place à la véritable performance de ce nouvel opus : l’émotion. The Spells Of Mathematics est à ce niveau d’une rare intensité. Plus rampant que les titres le précédant, il se conclut dans une sorte de sensualité assez hypnotisante. En laissant place à Pompeji, l’album grimpe encore dans des sommets artistiques inédits rappelant presque les nappes synthétiques lancinantes d'Angelo Badalamenti. Le milieu de l’album offre ainsi une sorte de respiration déléctable avant que ne s’abatte la puissance écrasante à venir : The Link Is Dead.

Sur les quelques minutes de ce titre exceptionnel, Deftones y démontre l’ensemble de ses capacités. Par où commencer ? Les harmonies en dissonance de Stephen ? L’incroyable section rythmique remuant les tripes ? Le travail d’ambiance fantastique de Frank ? Ou la performance renversante de Chino ? Il devient trop dur de choisir, chacun étant au top de leurs propositions. Mais qu’on ne se trompe pas, le reste de l’album ne se trouve pas en deça de cette incroyable démonstration. En se concluant par l’éclatant Headless suivi du morceau titre Ohms, la réussite de l’œuvre se fait totale, flamboyante et incontestable. Et j’insiste bien sur ce point, que je vais me faire un plaisir d’enrichir d’une conclusion argumentée.

Ohms, sur une infinité de plans, semble parfaitement en accord avec le groupe et son environnement actuel. De par sa créativité, sa puissance et sa richesse, il démontre qu’il est toujours possible d’avancer et d’aller plus loin, d’autant plus en ces temps incertains pour une grande partie du monde. Il convient donc de l’écouter en ne boudant pas son plaisir inutilement : inutile de l’aborder comme un puriste, ou la tête remplie de certitudes à propos de l’état de la musique actuelle, que ce soit celle du groupe ou autres.

Ohms est une œuvre complète, sincère, renversante et témoigne de ce que peu de groupes peuvent se vanter après une telle longevité : l’envie intacte d’artistes qui, en débutant au lycée, ont su magistralement entretenir la flamme qui les avait poussé à s’exprimer au départ. Et pour cela, on ne peut qu’en remercier leurs auteurs.



Chroniqué par Domino
le 07/10/2020

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