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David Grubbs

: Prismrose



sortie : 2016
label : Blue Chopsticks
style : Post Rock

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Tracklist :
1/ How to Hear What's Less than Meets the Ear
2/ Cheery Eh
3/ Learned Astronomer
4/ Manifesto in Clear Language
5/ Nightfall in the Covered Cage
6/ The Bonsai Waterfall

Alors que The Plain Where The Palace Stood (2013) nous avait fait une excellente impression, Prismrose s'avère être la confirmation qu'avec une telle légitimité, et quand on possède son propre label (Blue Chopsticks), on peut à peu près tout se permettre, pour le meilleur, tout en s'adressant à un public qui n'est pas non plus tout à fait confidentiel. En premier lieu, d'imposer sa liberté de création face aux formats et de sortir un LP comportant six plages dont la plus longue dure 11 minutes et la plus courte à peine plus d'une minute, pour une durée totale d'une petite demi-heure. Ce qui ensuite saute aux oreilles, c'est que jusqu'à présent le chicagoan explorait avec une désinvolture sans ostentation un certain format chanson en donnant très volontiers de sa voix calme et posée (paternelle, pour ainsi dire). Ici le musicien ne chante que sur un morceau d'inspiration folk, qui est en quelque sorte le manifeste d'une coloration d'ensemble très américaine (Loren Connors, génie du cru, n'est jamais très loin), puisque Grubbs y adapte un poème de Walt Whitman. Les arrangements field recording et/ou électroniques commeceux des majestueux Rickets & Scurvy et A Guest at the Riddle laissent ici la place à un dépouillement qui rapproche Prismrose d'une certaine tradition musicale.

Mais outre cette coloration générale folk et un jeu de guitare reconnaissable entre tous, la liberté s'affirme aussi dans l'interprétation des genres : la première longue plage hypnotique présente un je ne sais quoi d'orientalisant, la deuxième se présente comme un petit intermède empruntant à la musique baroque (Grubbs y reprend un extrait d'une oeuvre d'un certain Guillaume de Machaut (ca 1300-1377) : bonjour, Monsieur Akchoté !), on enchaîne sur une sorte de comptine bluegrass, puis on va faire un tour du côté de l'Amérique profonde de Earth avec une distortion sans agressivité avant d'en arriver à des arpèges typiquement grubbsiens, et on termine avec un instrumental folk commençant tranquillement puis s'échappant vers plus de lyrisme.

En somme, une petite balade toute en bigarrures, à l'excentricité mesurée, un nuage qui passe dans le ciel, où rien ne s'impose à l'oreille mais où l'oreille va chercher des nuances toujours nouvelles à chaque écoute. David Grubbs confirme que, plus qu'une simple discographie, il construit patiemment une véritable œuvre musicale, une niche de beauté dans le tout-venant sonore de l'ère numérique.



Chroniqué par Yann
le 31/05/2016

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