Tout commence par une distorsion lointaine rejointe en premier lieu par un jeu de marimbas digne de Steve Reich, puis par une mélodie groove et syncopée nous ramenant au meilleur de la pop de XTC. Reichpop ouvre ainsi le bal sur une note de nostalgie eighties (et early 90's) qui a toujours été celle de ce groupe emmené par l'américain Jack Tatum, véritable touche-à-tout étant autant au chant et à l'écriture que derrière la plupart des instruments.
En 2010, Wild Nothing avait réussi à cristalliser toutes ses influences lors de l'excellent Ep Golden Haze en une poignée de chansons cotonneuses revisitant autant la pop-new wave des Smiths et de New Order que les effets shoegaze de Ride et de Slowdive. Six ans et un album (Nocturne, 2012) plus tard, rien n'a vraiment bougé sur ce nouvel opus si ce n'est une attirance peut-être plus prononcée pour les guitares aqueuses de The Cure et les harmonies sirupeuses de la synth-pop.
Si ces références sont parfaitement maîtrisées par le quintet, on reprochera toutefois à Wild Nothing de n'exister que dans l'ombre de ses cultes aînés et d'être hélas plus un pont vers le passé que vers l'avenir. Mais il faut quand même reconnaître au leader Jack Tatum un talent certain pour le revival, Life of Pause regorgeant de morceaux imparables (Lady Blue, TV Queen, To Kown You...) comme autant de madeleines de Proust offertes en dessert. Un dessert certes fort en calories mais que les plus gourmands sauront difficilement refuser.
Chroniqué par
Romain
le 16/02/2016
