"Dans un désert immense au sol craquelé, une masse blanche se traîne sous une chaleur écrasante.
C’est l’éléphant blanc, différent des autres, rejeté par tous et poussé à l’exil.
La sécheresse et la fatigue le plongent dans des hallucinations vaporeuses au milieu d’un nuage de poussière qui semble interminable.
Mais un jour il perçoit des ondes infrabasses courant sous le sol, possible écho d’un être qui lui ressemble".
C'est avec ce texte que s'ouvre l'univers du groupe White Elephant sur leur site. Composé de 5 membres, ils dévoilent un premier ep éponyme comprenant trois titres, pour un total de 13 minutes. C'est sous les auspices du trip-hop, du rock et d'une électro downtempo, que les White Elephant développent leur spectre musical. Leur disque révèle un assemblage complexe de riffs synthétiques et acoustiques, à la fois éthérés et denses.
On débute l'écoute avec The Meeting Point, qui décharge une mélodie rock au chant imposant, parsemée de guitares puissantes et de synthés rêveurs. C'est alors que les instruments s'emportent vers un rock progressif, dessinant une musique sombre et belle.
Sur People Like Me, le chant rappelant par moment celui de Thom Yorke, terrorise par sa force et sa violence, en contraste avec le piano délicat qui l'accompagne. The Roundup se tourne vers un climat plus hypnotique, grâce à son électro downtempo et sa voix fantomatique qui peuple le morceau d'échos lancinants. Alors que le tempo s'accélère, des guitares lumineuses pénètrent la musique de White Elephant, comme si le pachyderme avait enfin trouvé quelqu'un qui lui ressemble. Le final épouse à merveille le récit qui se cache derrière cette alchimie électro-rock de qualité.
Une belle habilité technique se dégage du premier ep des White Elephant. Ils ont une idée claire de la musique qu'ils cherchent à produire, maîtrisant les symboles et l'histoire qui irriguent leurs morceaux. La poésie électrique des White Elephant s'installe à la manière d'un rêve dans les veines, déchargeant leur énergie sonore comme des vagues tonitruantes dans l'esprit. Gageons qu'ils obiennent dans les années à venir la réconnaissance qu'ils méritent.
Pour en découvrir plus sur le groupe, c'est par ici : http://www.white-eleph.com/
Chroniqué par
Etienne Poiarez
le 04/08/2015