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Ty Segall

: Manipulator



sortie : 2014
label : Drag City
style : rock psyché

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Tracklist :
01/ Manipulator 02/ Tall Man Skinny Lady 03/The Singer 04/ It's Over 05/Feel 06/ The Faker 07/ The Clock 08/ Green Belly 09/ The Connection Man 10/ Mister Main 11/ The Hand 12/ Susie Thumb 13/ Don't You Want To Know ? (Sue) 14/ The Crawler 15/ Who's Producing You? 16/ The Feels 17/ Stick Around

Ce qui est bien avec Ty Segall c’est la régularité de ses productions. C’est d'être sûr de se voir annoncer la sortie d’un nouvel opus, au pire tous les ans, et dans les cas les plus extrêmes, avoir des rendez-vous programmés plusieurs fois dans l’année. Il en ressort un certain embarras: celui de se voir noyé dans la masse des disques majeurs. Pour résumer: voir la qualité être supplantée par la quantité. Mais qu'on n'aille pas croire que chose est si rare! Pensez que les Doors ont produit six albums mémorables en quatre ans ou que les Beatles, auteurs d’une discographie prolixe et de qualité, n’ont pas dépassé les sept ans d’existence. A regarder l'histoire de la musique, le procès d’intention à l’encontre de Ty Segall n’est donc pas si évident.

Enfin presque. Car il est clair que ses débuts discographiques semblaient nous donner raison, ce dernier se contentant de ressusciter pour les nostalgiques et les jeunes pousses les cendres d’un garage rock à la papa avec ses effets de manche et ses travers habituels. L'accueil élogieux que la presse lui a toujours réservé, et notamment à cette période, avait donc de quoi interroger. Pourquoi lui et pas un autre ? Le look ? La jeunesse ? Le charisme ? Le marketing ? L’époque ? Oui, assurément. Mais cela ne devient plus un réel problème si l'on compte parmi tous ces éléments le talent et la qualité de ses compositions.

En effet, depuis la publication de Sleeper, les choses sérieuses sont enfin arrivées. Certes, ses hommages récurrents à ses aïeuls David Bowie et Neil Young pouvaient manquer d'originalité. L'on percevait pourtant véritablement ce que peut-être tant d’autres avaient pu discerner depuis les débuts du blondinet au charisme certain: cette capacité à se jouer des codes du garage rock après les avoir essoré jusqu’à la corde, pour finalement parvenir à ressusciter le spectre d’un Ziggy Stardust. Avec Manipulator, Ty Segall entreprend de nouveau de dévoyer le rock psyché des sixties. Tel un Tintin au pays de la musique rock, nous découvrons dans ce nouvel opus une contrée déjà inaugurée dans le précédent volume. De là à faire le parallèle entre l’une des double aventures du reporter belge il n y a qu’un pas. Et ce n’est pas pour nous déplaire à nouveau.

L’auditeur en a d’ailleurs pour son argent car le tour inclut au passage un panorama vers les seventies et une virée au son du heavy metal, ce rock animal, transpirant, décomplexé, en un mot jubilatoire. On oublie alors le kitsch et les mises en scène ridicules qui finirent par plonger le genre dans le caniveau. Dans cette nouvelle offrande qui ne respecte décidément aucune chronologie musicale, l'on retrouve également de nouvelles têtes d’affiche venues d'autres strates temporelles. Qu’importe d'ailleurs: à l’heure des préquels et de leurs multiples suites, le public est désormais capable de faire cette gymnastique intellectuelle. Au programme des festivités donc, les Yardbirds, Beatles, Animals et consorts sortent de la tombe pour remettre les couverts. Avec un sens du groove bien en place, Ty Segall s'en donne à coeur joie pour dévoyer les îdoles et donner à leur musique une saveur supplémentaire. Une brèche à été percée par Ty Segall et c’est là que réside son art. Celui de faire le lien direct entre deux époques: les 60/70s, le garage rock et ses sonorités crades, et notre ère contemporaine. Un art qui fait mouche. Ty Segall évoque alors le passé tout en ne lui rendant pas un hommage mollasson. C’est furieux, animal et spontané. C’est vivant au risque de se perdre dans certaines circonvolutions, mais ça fonctionne. Et plutôt deux fois qu’une. Vivement la suite des aventures du blondinet sautillant.



Chroniqué par Guillaume C.
le 15/09/2014

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