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Emiliano Romanelli

: 333 Loops (Volume 1)



sortie : 2014
label : Terziruolo
style : Ambient / Installations

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Tracklist :
Part I – 000148 of 110889 Part II – 000149 of 110889 Part III – 000150 of 110889

Emiliano Romanelli est un artiste sonore italien qui travaille depuis 1998 en collaboration avec Rossano Polidoro au sein de Tu M’. Depuis quelques années également, il a produit et enregistré une multitude de boucles sonores à l’aide d’un software qu’il a lui-même créé. Cette bibliothèque de boucles qu’il s’est constitué au fil des ans lui sert maintenant de base musicale à chacune de ses performances en solo. Lorsqu’on multiplie toutes les possibilités ainsi offerte par cette gigantesque banque de son, on peut ainsi obtenir une piste qui peut à l'heure actuelle durer 110889 ans…Autant de manières donc d’investir des lieux de façon sonique.

Le premier volume de cette série qu’il publie est justement une investigation d’un cloître italien, enregistrée l’année dernière. Les boucles de Romanelli sont assez simples en définitive: deux, trois fréquences filtrées par un équaliseur avec un peu de delay et de réverb, qui produisent comme une sorte de bourdon en forme de vague dont la texture ressemble un peu à celle d'un orgue. Romanelli superpose deux sons et les laissent alors se déployer là où il se trouve. Je pense tout de même que la sélection des échantillons et des boucles est minutieuse. C’est ce que laisse en tout cas paraître ce premier volume. Quelques douces vagues de sons se déploient dans le cloître, ce n’est pas fort, ce n’est pas très dynamique, et c’est redondant bien sûr, comme une boucle de plusieurs minutes. La dynamique de ces boucles est proche de celle d’un léger bruissement de feuilles, d’un vent discret mais présent qui traverse le cloître, un vent ténue mais qui se laisse ressentir.

Et c’est là que j’aime beaucoup cette manière de faire de la musique. Romanelli propose des boucles qui ont quelque chose de froid et de neutre. De plus, il ne joue pas fort du tout. Aucune puissance sonore, aucun changement de dynamique hormis de légers crescendos, aucune variation d’intensité. Et pourtant, c’est cette redondance qui permet de mieux prendre conscience je crois des liens entre l’espace et le son. Cette simplicité et cette discrétion permettant de vraiment ressentir comment le son se déploie dans l’espace, comment il l’immerge petit à petit, et comment chacun de ces deux éléments interagissent.

Et c’est ce lien fort entre l’architecture et le son qui fait que l’on se laisse facilement envouter par ce disque. Car même s’il est proche d’un album d’ambient chiant, il y a quand même quelque chose de beaucoup plus fort et de beaucoup plus pertinent, quelque chose d’imperceptible qui réside dans ce lien fort qui unit un son et l’espace dans lequel il vit. Emiliano Romanelli utilise ainsi des techniques de compositions aussi bien que des samples simples, mais avec une finesse et une sensibilité à la matière sonore qui permettent de se laisser vraiment absorber par ce qui se passe, par toute la vie sonore et architecturale qu’il nous présente.



Chroniqué par Julien Héraud
le 03/07/2014

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