Hospitality

L'équilibre entre les instruments et la voix semble être une équation insoluble, c'est le Saint Graal de chaque groupe de musique. Et pourtant, chacun d'entre eux doit trouver une solution qui lui est propre, ou périr. Or, ce chemin peut être long, laborieux, parsemé de moments de grâce qui relance l'espoir.

C'est sans doute ce chemin que le trio de Brooklyn a emprunté depuis sa formation en 2008. Leur pop s'est immédiatement construite autour de la voix de Amber Papini, voix à la fois vaporeuse et incisive. L'équation est devant eux : trouver la musique qui convient à cette voix.

Or, si tous les critiques ont reconnu dès le premier album le charme de cette voix, cela n'a pas été sans une cruelle déception. Cet album éponyme sorti en 2012 souffre d'une maîtrise bien imparfaite du studio et d'une palette sonore bien pauvre.

Espérance ou désespérance : telle est le choix que Hospitality a dû affronter avant de se lancer dans ce second album. Une chose est sûre, c'est que les moments de grâce sont bien là, encore dispersés, mais suffisants pour que la solution soit proche.

Avec une palette sonore considérablement augmentée, la tentation est grande de s'aventurer dans plusieurs directions avec plus ou moins de bonheur. Or, si les quelques morceaux rock restent anecdotiques (I Miss Your Bones), le groupe trouve un tempo bien à lui dans une pop intimiste de qualité (Sunship). Mais c'est surtout dans un genre proche de Vampire Weekend, mais sublimé par l'absence d'effets sonores (Last Words).

Si le problème n'est pas encore résolu, la voix de Amber Papini trouve peu à peu son complément musical. Le trio formé avec ses deux acolytes (Brian Betancourt et Nathan Michel) n'en est plus à la simple espérance.