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Jóhann Jóhannsson

: Prisoners



sortie : 2013
label : Water Tower Music
style : Modern classical / O.S.T.

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Tracklist :
01/ The Lord's Prayer 02/ I Can't Find Them 03/ The Search Party 04/ Surveillance Video 05/ The Candlelight Vigil 06/ Escape 07/ The Tall Man 08/ The Everyday Bible 09/ Following Keller 10/ Through Falling Snow 11/ The Keeper 12/ The Intruder 13/ The Priest's Basement 14/ The Snakes 15/ The Trans Am 16/ Prisoners

Voir Johann Johannsson passer au grand écran entraîne deux sentiments contradictoires : d’un côté, le plaisir de voir son talent enfin reconnu publiquement, mais aussi une crainte légitime de voir sa musique édulcorée par les ogres hollywoodiens, comme tant d’autres auparavant.

Précédé par sa réputation de machine aux oscars, le film – et, par extension, sa bande originale – est un objet intrigant, qu’on a du mal à comparer aux poids lourds du thriller américain lorsque son réalisateur, Denis Villeneuve, tient plutôt du film d’auteur naturaliste. La présence de Jóhannsson au générique, plus habitué au label Touch qu’aux tapis rouges, est donc symptomatique de cette ambivalence, heureusement balayée dès la première écoute : musique éthérée, thème bouleversant, minimalisme de rigueur, c’est bien au Jóhannsson des grands jours qu’on a affaire ici.

Sans même avoir vu le film, l’ambiance transpire déjà, sa mélodie principale itérée jusqu’à plus soif dans un paysage sonore froid et hostile, qui joue davantage sur la texture que les envolées lyriques. Le parallèle avec la quête des enfants disparus, redondant calvaire qui semble ne jamais vouloir aboutir, est à la fois juste et subtile. La beauté des paysages et l’angoisse lancinante est déjà là, couchée sur ces longues plages orchestrales balayées de bruits sourds.

Le visionnage du film sonne comme une évidence : en 2002, avec Englabörn, Johannsson était déjà là, dans cet univers doucement rongé par les éléments, où la souffrance est un lot quotidien dont se dégage une beauté blafarde et humble. Le thème est cher au compositeur : en 2011, il mettait en musique la vie de mineurs anglais sur Miners’ Hymns, avec sa dominante de cuivres qui offrait une rondeur nostalgique éblouissante.

Mais ici, aucun cuivre, aucune saillie électronique ne vient éclaircir l’atmosphère, seulement des cordes, quelques chœurs, et une solitude pesante, omniprésente. On pense à Greg Haines, à Marsen Jules, à Arvo Pärt. Nul besoin d’image pour ressentir la portée émotionnelle de cette musique : plus qu’une bande originale, c’est un des grands disques de 2013.



Chroniqué par Matthias Fuchs
le 27/11/2013

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