Deux ans après la publication d’un excellent premier album, les gallois d’Islet proposent la suite de leurs aventures freak avec un second opus véritablement réjouissant.
On avait perçu dans cette jeune formation le renouveau en quelque sorte de la dream pop ou du shoegaze pour finalement en conclure que le groupe dépassait ce simple cadre en recyclant ces différents mouvements musicaux dans un projet à la fois fun et ambitieux. D’ailleurs c’est ce qu’on avait pu juger sur pièce lors de leur concert brouillon et décontracté donné à la flèche d'or en avril 2012.
Ce nouvel opus ne fait qu’enfoncer le clou en associant à leur mixture déjà bien variée de nouveaux courants musicaux. Une manière de pousser davantage leurs expérimentations. Et de montrer à juste titre le talent et l’inconscience qu'il est nécessaire d’avoir pour atteindre certains sommets.
Ici la musique ambiante et le psychédélique se frottent au dub voire au ragga. On connaissait l’étroitesse des relations entre la Couronne britannique et son ancienne colonie faisant de Londres la capitale du reggae, du dub et autres variantes après Kingston. On retrouve dans ce nouvel album cette proximité qui anima les groupes britanniques qui ont inondé le monde avec leur white reggae il y a quelques années. Mais Islet ne se contente pas de reprendre l’histoire tel que ses prédécesseurs l’avaient laissée, mais au contraire prolonge leur travail dans le cadre d'un projet expérimental tropical ambiant et rock.
Rien de plus logique car Islet fait partie de cette jeune génération décontractée qui bouffe les frontières musicales pourtant jugées imperméables entre différent courants musicaux à son petit déjeuner. De quoi apporter de la fraîcheur. De quoi donner de l’enthousiasme. Et qu’importe si cela peut passer parfois pour foutraque. Car ce qui ressort de ce disque, tout comme du précédent, c’est cette fantaisie, cette légèreté dans l’approche et ce résultat à la fois poétique, sombre et espiègle.