Aurélia Grandin est illustratrice pour albums de jeunesse. Natalie Grandin est une joueuse de tennis. Elliot Grandin, un footballeur. Jean-François Grandin était un chanteur, plus connu sous le nom de Frank Alamo. Pierre Grandin fut un homme politique. Monsieur Grandin, lui, fait de la musique. Du trip-hop. Il est signé chez Banzai Lab, label associatif basé à Bordeaux, qui compte actuellement dans ses rangs Smokey Joe & The Kid, Cat's Eyes, Feldub, Youthstar et United Fools, parmi quelques autres.
Du trip-hop. Oui, mais le trip-hop, c'est une musique de pub, d’ascenseur même parfois, de la musique pour fillette souvent (pour toute réclamation sur ces propos délibérément discriminatoires, contacter l'auteur de cette chronique). Et Monsieur Grandin en a dans le slibard, si je peux me permettre l'emploi de cette expression pas très classieuse. Préférons alors l'étiquette « abstract ».
Un premier album sorti en 2010, Mister Dressmaking and the Patchwork Mind, avait posé les bases. Avec The Electric Horseman & The Dancing Movie, on va plus loin. Au premier plan : des sonorités mécaniques envoûtantes, très structurantes. Au second plan : des mélodies sombres et inquiétantes qui donnent la couleur générale de l'album. À l'arrière-plan, à mettre entre parenthèses, des choses cinématiques un peu molles, des instants de rêverie presque larmoyants et pas vraiment nécessaires. Mais le tout reste très cohérent, à la fois magnétique et percutant. Avec une mention spéciale pour le terrassant Kien Tiriga.