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Geir Jenssen

: Stromboli



sortie : 2013
label : Touch
style : Field-recording / ambient

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Tracklist :
01/ Stromboli
02/ Stromboli Dub

C’est la deuxième fois que Geir Jenssen se défait de son pseudonyme de Biosphere pour livrer sous son nom de baptême un disque qui s’écarte de son cadre musical habituel. En marge de sa carrière de producteur de musique électronique ambient ou techno, il avait déjà publié en 2006 l’album Cho Oyo 8201 m, qui se basait sur ses field recordings réalisés au Tibet tout au long d’une expédition d’alpinisme à laquelle il avait participé en 2001.

C’est cette fois encore une montagne qui l’a attiré et ce nouveau disque présente deux visions, deux faces, du Stromboli, un volcan culminant à 926 mètres sur l’ile du même nom, au large de la Sicile. Sa dernière éruption date d’avril 2009, mais son activité constante est visible de loin depuis la mer qui entoure l’ile, et lui a valu le surnom de « phare de la Méditerranée ». Une première écoute aveugle, dans l’ignorance des circonstances de l’enregistrement de ces deux pièces, pourrait laisser croire qu’elles donnent à entendre le ressac, quelque part en bord de mer, et pourtant ce bouillonnement mystérieux et ces éclats aléatoires d’agitation ont bien été enregistrés au bord du cratère, à quelques pas de la lave en fusion. Le tumulte des bulles de flammes qui éclatent de manière imprévisible à intervalles irréguliers renforce alors la conscience du danger, qui ajoute au disque son caractère exceptionnel, et le sentiment de se trouver en face d’un enregistrement rare, réalisé dans des conditions périlleuses.

Tout aussi intéressant est le travail effectué par Jenssen d’une face à l’autre, la seconde reproduisant la même séquence de prise de sons, traitée selon un mode tout autre et qualifié de version dub de la première face. De la même manière que les producteurs jamaïcains revisitaient des morceaux existants en opérant un travail radical sur l’espace, sur la profondeur, en isolant les éléments (basse, batterie, solistes, voix, etc.) et en les redistribuant de manière détachée dans des plans spatiaux presqu’indépendants, Jenssen retravaille les détails de sa prise d’origine en tirant parti de la focalisation de son micro-canon (un Audio-Technica AT835ST, précise la pochette) pour réaliser une version hyperréaliste – c'est-à-dire volontairement trafiquée - du paysage qu’il a capté. Les sons et les évènements ne sont plus à leur place, rigidement fixés dans un plan stéréo, mais se déplacent, de manière non-naturelle, se répètent, flottent brutalement d’une oreille à l’autre, bouillonnent autour de l’auditeur, et souligne le sentiment de menace permanente de ces micro-éruptions. Si la première face se veut simple observation objective, la seconde, par un artifice esthétique, par une mise en scène musicale, place le spectateur au cœur de l’action.

Chroniqué par Benoit Deuxant
le 30/06/2013

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