Avec cet
Animator The Luyas propose un grand disque. Une musique hypnotisante et fantomatique, une danse macabre sans pour autant sombrer dans le morbide. Une maîtrise de cette science du clair-obscur à l’image de ce qu’un autre Canadien en la personne de
Timber Timbre a pu nous proposer avec ses dernières productions.
Enregistré peu de temps après l’annonce du décès de l’un de leur proche,
Animator porte la marque des absents. On pense à ce titre à l’excellent
Funeral de
The Arcade Fire. Mais
The Luyas ne lorgne ni du côté du rock de leurs collègues montréalais ni du côté d'un
David Bowie, actuellement célébré à l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée et de la sortie d’un nouvel album.
Non,
The Luyas lorgne du côté d’une formation qu’on affectionne bien plus encore en la personne des Anglais de
Pram pour cet art de construire ces paysages et cette atmosphère bien étrange de réjouissants cauchemars. Le groupe propose une pop fantomatique et décalée qui installe l’auditeur dans une situation de flottement. A ce titre, rarement une pochette n’aura aussi bien illustrée l’atmosphère qui anime l’œuvre de ce groupe. Avec ce sentiment d’apesanteur il en faut peu pour finir sa course dans les limbes d’un univers étrange et onirique. Et à ce titre, la voix de la chanteuse
Jessie Stein, sirène au milieu des ténèbres, qui vient nous susurrer ses incantations au coin de l’oreille, est l’une des choses les plus réjouissantes de ce disque.
Avec ce grand disque
The Luyas, groupe jusqu’à présent assez confidentiel, s’inscrit comme l’une des formations majeures de la scène canadienne. Une formation qui est en mesure de rayonner largement au delà de ses frontières. Un disque qui à mon sens, s’il n’avait pas été découvert aussi tardivement, figurerait en bonne place de notre top de l’année 2012.