D'un côté
Liz Harris réalise des disques depuis 2005 sous le nom de
Grouper, d'abord distribués sous le manteau, gravés sur Cd-R, puis sur quelques labels comme
Free Porcupine Society,
Root Strata,
Type et dernièrement
Yellow Electric pour un production de quatre albums depuis 2011. Ses ondes musicales flottent sur des nappes d'ambiance électro-acoustique aux lueurs noisy. Elle a côtoyé
James Stewart de
Xiu Xiu, les barges de
Inca Ore, l'acidité folk de
Ilya Ahmed,
Animal Collective. Elle est aussi une artiste picturale qui réalise ses pochettes.
De l'autre,
Jesy Fortino, alias
Tiny Vipers, même voix délétère, même ambiance diluée et planante, quelques drones en moins, sa guitare à elle se penche vers le song writing habité.
Tiny Vipers, c'est une prière folk chamanique devant quelques paysages vierges et nocturnes, et des accords aussi lancinants que
Windsor for the Derby.
Sub Pop lui offre une visibilité plus franche.
Kranky vient d'abriter la réunion de ces deux Américaines de la côte pacifique.
Grouper et
Tiny Vipers, c'est
Mirrorring avec un album
Foreign body, une belle collaboration qui vient marier les deux réverbérations. La même résonance, la même immensité des espaces et la hauteur des guitares. La voix de
Mirrorring est aussi noyée à travers des claviers en nappes infinies. On pourrait penser à
Lush,
Tamarym,
The Zephirs mais leur son est unique, apaisé et réchauffé de cordes acoustiques.
Silent from above est un doux chant d'arpèges clairs, la voix est encore sur terre.
Cliffs attire vers le haut, vers les grandes pluies, c'est l'arrivée des averses et des drones flottants. La voix est déjà évaporée sur des claviers à la
Brian Eno.
Drowing the call confirme le doux coma des voyages en stratosphère.
Mine ajoute un chant celtique et une ambiance façon
Sigur Rós, de là-haut on voit bien l'océan qui se découpe net, alors que
Liz Harris finit le morceau par une brûlure métallique. Tout se volatilise sur
Mirror of our sleeping, avant que les voix se noient sur
Fell sound.
Une collaboration précieuse qui nous emmène très haut, pas loin des altitudes de
Brian Eno et des brûlures de
Sigur Rós avec la féminité de
Tamaryn en plus.
Chroniqué par
Charlu
le 04/01/2013