Plutôt adepte des albums qui ont un début, une fin, chaque titre mis à telle ou telle place pour une raison bien précise, j'avoue avoir abordé ce premier Lp du Bordelais
Strip Steve avec un brin de circonspection. C'est un peu là le risque de chroniquer hors des sentiers de l'instantanée et éphémère actualité, vous avez du coup le temps d'en lire des vertes et des bien mûres grattées sur le compte de l'artiste. Ici, en l’occurrence, pas un agitateur culturel pour remettre en cause le côté "fourre-tout stylistique" de ce
Micro Mega.
Force est de constater que c'est la vérité ; d'où la défiance vis à vis d'un jeune gars qui ne l'avait pas spécialement mérité. D'autant qu'étant au fait de ces premiers exploits, que ce soit pour
BNR, qui d'ailleurs le signe à nouveau pour ce long format, ou pour cet obscur label australien
Bang Gang 12 inches (sur l'Ep
P.Y.X. de
G.L.O.V.E.S.), on avait sans hésiter calé son nom dans la colonne
"Rookie qui le vaut bien".
Donc oui, il a fallu se faire violence, toute proportion gardée. Prendre le temps disons. Et ma foi c'était la bonne méthode.
Le disque est bon. La variation des plaisirs est agréable. On oscille autour d'un panel electro-house tantôt p[r]op (simplet
Astral Projection), tantôt plus oldschool ambiance Chicago Warehouse (excellent
One thing avec le toujours fringant
Robert Owens, oui, celui des
Fingers Inc.), avec des teintes acides dans les coins (le bluffant
Stomp), quelques grosses ficelles aussi (le fatigant
Skate Control), vintage et progressive à souhait (le très court
Music For The Ring Tone Generation et le synthétique
Mega), des embardées foutrement soul aussi (le bien moite
Don't Know When ou le plus robotique
Money Trouble Funk) et de beaux coups de cutter hypnotiques (
Hood, pas dégueux du tout).
Après, en y allant comme ça, bon train, à fond les ballons dans tous les sens, le
Strip Steve aurait pu nous perdre en route. Mais finalement non, pas eu besoin non plus une fois embarqué de trop s'accrocher. On a même pris le temps de se demander si le jeune homme n'était pas en fin de compte en train de chercher sa voie. Une question qu'on peut effectivement se poser. Qui sait ?
D'un autre côté vu le nombre de chemins possibles, le plaisir et le goût avec lesquels il semble les arpenter, choisir n'apparait pas tout de suite comme une nécessité évidente. En un mot comme en cent : "envoies tout minot !!!"
Chroniqué par
Yvan
le 20/09/2012