Kool Keith

This song is the last song...I quit rap-couldn't find competitionn I threw hip-hop in the garbage...the rock hall of fame had to pay homage...while everybody was fat cooking sausage I was wearing ostrich...rap ain't been the same since I had it hostage... the last song I guess was written wrong...first class flight, I'm leaving MCs to fight over who's the best, I'm gone, to a secret shelter in space...an astronaut ready to take off, go home to the bat cave and take my cape off... all MCs cried with tears, miss my metaphor, inspiration gone...I don't rap no more...everybody sampling all my records: wack...all Djs playing trendy music: wack

Kool Keith en 2012, sans KutMasta Kurt pour s'occuper de composer les musiques. Ca donne Love & Danger.

Un mauvais disque? Pas tant que ça, mais un mauvais Kool Keith, oui, certainement. Et le pire, c'est qu'il n'y est pour pas grand chose. Enfin, si, tout de même, à savoir, confier la production de son disque à des quidams, et ce pour la seconde fois en trois ans. On parle ici de DJ Junkaz Lou. Même constat que pour le précédent disque, Tashan Dorrset (2009), déjà produit par ses soins. Si le résultat est ici plus concluant, on ne saute pas non plus au plafond. Le français n'est pourtant pas un nouveau venu dans l'univers de KK, puisqu'il avait déjà offert ses services en 2003 le temps de deux morceaux loin d'être mémorables, sur l'ovni Game, des KHM (à savoir KK, Marc Live et H-Bomb). On ne se prend jamais à rentrer dans l'ambiance des productions, qui, dans leur style qu'apprécieront les initiés du genre, ne sont pas mauvaises. Ça sent le cheap south ou Dieu sait quel nom l'on donne à cette musique (électro bon marché, je laisse aux colleurs d'étiquettes et rois du sous-genre une définition appropriée). On notera la présence sur deux titres de Mr Sche, que l'on vous a présente ici, deux déceptions. Peu de titres sortent du lot, il faut creuser : New York (morceau qui tourne depuis 2010), Extra Thougts ou encore Vacation Spot, et ce n'est pas un hasard si sur ceux-là on est plus dans un esprit Lost Masters que Tashan Dorrsett.

Kool Keith lui, est toujours aussi génial ou risible, c'est selon, dans son monde, perdu entre le Bronx et Pluton. C'est le rappeur déjanté à qui on laisse toujours une place dans le calendrier des sorties hip hop, dans une case à part. La case, je suis Kool Keith, je vous emmerde, je prends mes médicaments et je me signe des autographes. Mais ça ne décolle jamais. Et on regrette alors le funky redneck KutMasta Kurt aux manettes. Sans lui, Kool Keith ne sort que très rarement du bon. Ce Love & Danger ne déroge pas à la règle. Il va sans dire qu'il faut vite oublier les excellents Diesel Truckers, Dr.Doom 2, Black Elvis/Lost in Space, Dr. Octagonecologyst, le premier volume des Lost Masters ainsi que les unreleased de Sex Style (meilleures que l'original): à savoir les indispensables de Keith Thornton, et ce uniquement en solo. Il faut au moins retenir ceux-là de ses quelques 30 autres disques, seul ou en groupe. Des râtés, Kool Keith commence à en avoir quelques uns. Il est facile de pardonner les erreurs de parcours à une légende, même autoproclamée.

S'il affirme le contraire sur Goodbye Rap (d'où sont tirées les citations du début), à bientôt 50 ans, Kool Keith n'est pas prêt d'arrêter. Un album avec Mr Sche devrait voir le jour en 2013, Magnetic Pimp Force Field. Espérons juste que pour son tout dernier, KutMasta Kurt soit de la partie.