Le quatrième album du quartet de Cardiff, dans le genre brûlot barré à l’énergie folle, nous en apprend de bonnes. On ne s’est toujours pas remis de l’écoute de cet opus justement intitulé
Illuminated People. Car dans le genre rock barré et inclassable, le groupe, en produisant un tel chef-d’œuvre, n’a rien à envier à
The Flaming Lips.
Le groupe va d’ailleurs plus loin dans la rhétorique freak rock bricolée et festive. Si le groupe de Wayne Coyne s’est illustré dans le renouveau de la pop noise psychédélique, nos amis gallois ont quant à eux choisi de s’exprimer avec différents langages autour du répertoire des 80s : entre
freak rock aux accents 70s (
Shores, A Bear On His Own), hip hop (
Funicular), dream pop (
Entwined Pine), synth pop à la
Crystal Castles (
This Fortune), brûlot noise onirique (
What We Done Wrong, A Warrior Who Longs To), pop crépusculaire(
Grow Herbs), math rock (
Filia) et folk dantesque d’un
The Good, The Bad and The Queen ( We Bow).
Dans le genre la mixture fonctionne parfaitement, c’est festif, étrange, tendu, libératoire, onirique, excessif et parfois bancal à l’image du monument que représente ce morceau d’ouverture qu’est
Libra Man. Au delà de ses qualités intrinsèques (et dieu sait qu’il en a de nombreuses), ce titre, véritable mastodonte ne cesse de zapper d’un style à l’autre, le tout mené tambour battant par une batterie nerveuse et métronomique. Une sorte de chef d’orchestre qui ne cesse de conduire d’une main de maître les nombreuses variations qui ponctuent les onze titres de cet album dont la production ne cesse de rappeler le son des albums 4AD passé à la moulinette d’un groupe comme
Liars.
A l’écoute de cet album on songe à
Who Killed Sgt. Pepper ? du
Brian Jonestown Massacre. On se dit que là où le groupe d’Anton Newcombe a échoué en proposant un pastiche de répertoire des années 80/90, le quartet gallois a su parfaitement s’inspirer de ce dernier en sachant le trahir de la meilleur manière qui soit.