L’Ecosse réserve toujours son lot de surprises. Elle a eu le bon goût d’enfanter des groupes comme
Mogwai,
Arab Strab,
Belle and Sebastian et
Camera Obscura dans les années 90. Si on a pu être dubitatif avec la cuvée 2000, il est sûr que la série inaugurée pour cette nouvelle décennie fonctionne plus qu’à merveille. D’autant plus que le registre tranche sévèrement avec celui de ses prédécesseurs. On est loin de l’instrumental, de la froideur et de l’introspection de certains d’entre eux. Non,
Django Django est certes dans l’air du temps avec son électo pop psychédélique, ouvert au grand public par
MGMT, mais ce qui fait la réelle différence, ce sont les lectures différentes que l’on peut faire leur musique. Ici, on surfe entre bidouille sonore et énergie pop. Il y a cette juxtaposition des styles : synthés rétro futuristes des années 80 (
Intro, Hail Drop, )
rockabilly (
Wor, Life’s a Beach), rock (
Default), folk (
Hand of Man), disco funk (
Silver Rays), tropicalisme (
Waveforms, Love’s Dart, Skies Over Cairo), le tout marqué par des voix qui ressuscitent le fantôme des
Beach Boys.
Car effectivement, il y a ce rapprochement trivial que l’on peut faire avec la formation de
Brian Wilson qui consiste à voir dans la musique de ces Écossais un mélange entre sophistication des arrangements et grand sens de la mélodie. C’est clair,
Django Django est véritablement doué pour accrocher l’oreille dès les premières secondes. Il y a cette force jubilatoire, cette capacité à réconcilier la tête et les jambes, le ça, le moi et surmoi.
Certes, on peut déplorer le vernis
hype qui a entouré la sortie de ce premier album attendu depuis celle de quelques maxis et d’une prestation archi réussie aux Transmusicales. Crise de snobisme, ou complexe d’infériorité/supériorité oblige, on peut être facilement vexé d’alimenter la tendance avec cette chronique. Il n’empêche que refuser d’en parler serait un crime, car
Django Django vient d’inaugurer la série des albums qui vont marquer cette année 2012.