Quand quelqu'un réussit aussi bien ses débuts qu'
Half Asleep, il y a non seulement de l’excitation dans l'attente de son deuxième album - cinq ans bordel !! - mais aussi un peu de crainte. Sera-t-elle à la hauteur des espérances ? Dans le cas présent, la Belge allait-elle conserver cette classieuse mélancolie, brute , revêche qui à l'époque nous avait culbuté ? Quel suspens !!
Réalisées entre temps, les dernières collaborations avec
Angil ou
Jullian Angel (qu'on retrouve ici), apportaient quelques indices : le talent et le style restaient intact mais après ? Dès les premières notes de ce
Subtitles For The Silent Versions, tout est (re)devenu clair...On pouvait être rassuré !
Dès les premiers mots on est emballé. Effectivement, le moteur du projet, son propulseur, c'est
Valérie Leclercq, notre demi assoupie bien alerte ma foi. Son verbe, sa conviction, ce chant agile et brûlant, grave et sobre. Une voix, qui au cœur de chaque chanson est à la fois la balise et la tempête.
Une chose qu'
Half Asleep a très bien intégrée, captant, et c'est tant mieux, toute la liberté, et la beauté attenante, qu'elle pouvait en sortir. Et, elle, d'offrir son imaginaire ouvert, pour nous, aux quatre vents.
Gratte, piano, bois, cuivres, ascètes et impérieux, sombres et cassants, sont mis à contribution, en appui de cette voix pas possible, édifiant structures chorales et autres syncopes mystérieuse, bourrées de chausse-trappes, d'accroche-cœur espiègles.
Ça commence comme une petite bluette monocorde, un thème serein et effacé, et peu à peu la folie gagne, la machine sensationnelle s'emballe. Ça descend, ça monte , jusqu'au vertige, l'étourdissement, voluptueux dans ses silences, gracieux dans ses esclandres : une dernière invitation, une dernière histoire. Qu'on écoutera toute une vie...Bouleversant !
Chroniqué par
Yvan
le 31/12/2011