Orval Carlos Sibelius n’est finalement jamais là où on l’attend. D’abord parce que ce dernier a quitté
Centenaire (
all stars band réunissant
My Jazzy Child,
Domotic et
Aurélien Pottier) en plein ascension, mais aussi parce qu’il vient de sortir son second album de manière complètement inattendue.
En effet, la composition de
Recovery Tapes, son second album, a été totalement improvisée entre le 31 décembre 2010 et la fin février 2011 sur un magnéto quatre pistes. Le résultat est un album folk rock psychédélique aux accents
vintage qui nous ramène en plein dans les années soixante-dix. Parfois un peu trop d’ailleurs, car tout laisse à penser que cet album a été enregistré il y a près d’une quarantaine d’années, tant le traitement du son et l’ambiance évoque de manière troublante cette époque. De quoi s’agacer, au premier abord, de cette forme qui donne parfois un côté ampoulé à un propos des plus réjouissants.
Mais quand on aime
Franck Zappa (
Invisible),
Pink Floyd (
Dead Slug), les
Beatles (
Recovery Days), les
Yardbirds (
Alihyde) ou consorts, on ne peut que se satisfaire du résultat tant les compositions d’
Orval Carlos Sibelius ne consistent pas à recopier ses pairs. En effet ces mixtures aux structures non linéaires sont marquées par l’influence du tropicalisme et de l’électronique sur l’excellent
Under The Carot Sky, mais aussi par le blues malien (
I Don’t Want A Baby) et ses boucles de guitares qui se répètent à l’infini. Mais résumer chacun de ces titres à une seule de ces influences n’en serait que trop réducteur... Tant chaque instant révèle de multiples facettes. Pourtant, nul ne peut dire que cette recette est le fruit d’une certaine préméditation. Au contraire, on est marqué par la spontanéité et l’attitude décomplexée qui habitent chacune de ses compositions. Un travail qui s’installe dans la droite ligne de certaines errances de
Six Organs of Admittance, du collage foutraque d’
Oneida (
Sientela) ou du travail de
Kim qui avait signé un sans fautes dans le registre pop psychédélique avec son excellent
Married On. Bref, une excellente surprise, disponible qu’en vinyle et en téléchargement. De quoi peaufiner d’avantage l’aspect
vintage de ce projet bienvenu en ce début de vacances d’été. Ainsi,
Orval Carlos Sibelius n’est pas là où on pouvait l’attendre et c’est très bien comme ça.