WC

All I know is I wanna gangsta shit, fuck all the nice shit

WC, vendeur de rêve depuis 1996.

Ce n'est pas sur une chronique dMute que l'on découvre WC, dit Dub-C. Un physique de rapetou et un blase de chiotte. Une carrière évidemment liée à la mythique Westside Connection, avec Ice Cube et Mack 10. En deux mots, WC, c'est une maîtrise du C-Walk, cette danse crée par les gangsters de Los Angeles dans les années 70 (symbiose entre déplacement d'otarie et de baggie), un nom rigolo et un supposé passé de gangster (qui sort des disques et joue dans des films, il doit tout de même être tranquille niveau écoute téléphonique). Pour ce qui est du rap pur et dur, WC a une marque de fabrique sur laquelle il vit depuis 20 ans, à la manière d'un nain dopé argentin et son crochet du gauche : un petit phrasé court mais rapide, placé bien souvent en début de couplet. Une petite invention, sans prétention, pratique ! Comme le bouton de col à bascule, comme le pignon double pour vélo.

Que peut-on attendre d'un quatrième solo en 2011 d'un rappeur de 40 piges qu'on a toujours eu du mal à prendre au sérieux ? Et bien surement espérer gratter les émanations des Bow Down, Terrorist Threats (qui contenaient leur lot de ratés !). Ne pas attendre la perfection chez ces oiseaux-là. L'idée est là mais le service qualité bat de l'aile, le suivi est pas toujours très correct. Changement d'équipe chez les producteurs, si ce n'est Hallway Productionz, déjà présent sur Guilty By Affiliation en 2007. Des types sur lesquels s'attarder serait une perte de temps.

Pas d'entourloupes, à moins d'être initié, il n'y a aucune raison particulière d'écouter ce disque, comme les trois autres albums de Dub-C.

Des beats gras comme une sauce McDo, une bonne moitié d'album à jeter, de jolis ratés, mais une poignée de banger. Concessions inébranlables pour taper dans le dur. Même le refrain autotune (c'est donc ça?) de Walking My Taylor (au passage, hommage au regretté Robert « Tractor » Taylor décédé il y a quelques mois, oui, la NBA aussi avait son Gignac) lui va comme un gant. 40 ans et toujours fit sur les musiques de jeunes. The Spot, produit par Fredwreck (producteur du single Gangsta Nation sur Terrorist Threats) rappelle les meilleurs morceaux de Mack 10 en solo, c'est l'esprit. De même pour l'intro éponyme. You Know Me avec Ice Cube aurait largement fait l'affaire sans le refrain qu'un rappeur bien apprécié chez nous qualifierait de "faggot shit". Citons That's What I'm Talking About, Dub C, Hustla (même remarque que pour You Know Me), et on peut dire que le tour est fait. Moins ambiance gangsta que son dernier solo Guilty By Affiliation, Revenge of the Barracuda connait les mêmes trous d'airs, de manière encore plus importante.

Alors oui, on se laisse aller, on se met à chroniquer un album de WC, sur un site hype comme dMute ! Mais 2011 nous gâte t-il vraiment en hip hop ? En truc qui marque, pas de la bricole... A quand un nouvel album de Kool Keith, à quand la suite de Diesel Trucker ?