Le duo parisien
Zombie Zombie (
Etienne Jaumet et
Neman) remonte sur scène pour rendre hommage à un de leurs réalisateurs fétiches,
John Carpenter. Et en voici la synthèse sur cet EP de cinq titres. Rien de surprenant puisque
A Land For Renegades (leur premier album) regorgeait déjà de morceaux taillés pour faire office de musique d'introduction à un nouveau
Romero (truc
of the Dead) ou
Rob Zombie.
Les thèmes sont peu voire quasiment pas retouchés, seul le rythme dénote, clairement accéléré. Les cinq thèmes revisités sont retranscrits très proprement, la touche ZZ en plus. Pas du travail de sagouin bafouillant de reprises prétentieuses, approximatives et pseudo-innovantes (ça s'est vu). Ici, on ne peut être qu'éventuellement déstabilisé par le premier morceau,
The Bank Robbery, où l'original issu
d'Escape from New York prend un sacré coup de lifting (la musique, pas la scène, qui elle a été supprimée au montage final). Mais c'est peut-être l'effet de la première impression qui veut ça, légitime lorsque l'on s'attaque à pareil monstre.
Car le travail sur les mélodies de la part de
Carpenter est prodigieux. Quelques notes au synthé, avec un habillage ambiancé correctement derrière, et vous avez les thèmes les plus réussis du cinéma de SF, à commencer par
Halloween, son premier film, où, confronté à un problème de budget,
Carpenter est allé au plus économique, se rappelant d'une rythmique que son père lui avait apprise au piano étant jeune, qui donna les fameuses notes minimalistes, répétitives et angoissantes du titre principal. Car il n'est pas seulement un immense réalisateur (
The Thing,
In the Mouth of Madness,
Prince of Darkness,
They Live,
Fog,
Escape from New York,
Vampires...!), c'est également un compositeur de B.O. fantastique, au même titre que ses maîtres,
Bernard Herrmann (parallèle obligé entre
Psycho et
Halloween) et
Ennio Morricone (qui compose d'ailleurs la B.O. de
The Thing).
Alors évidemment, et comme pour chaque album de reprise, rien ne vaut les originaux. Mais avec cet hommage sans prétention,
Neman et
Etienne Jaumet continuent l'aventure
Zombie Zombie sur cette voie de l' «electr-horror» qui leur réussit parfaitement.
Chroniqué par
Lebowski
le 25/10/2010