Oy...Que cache ce drôle de sobriquet, au-delà du fait qu'il nous fait penser à une vieille mouvance punk franchement bas du front ? Et bien, une jeune productrice funambule, passionnée de bricolage sonore, dont le dernier opus au titre un brin cryptique -
First Box Then Walk - est tout bonnement hallucinant. Un véritable livre de contes et comptines électro où se croisent fantasme et mystère, croyances enfantines nourries d'absurde et de réel, de joie et de craintes.
Soul, pop, hip-hop, musique expérimentale, electronica sont les supports sonores qui étayent ces bluettes fantasques. Un brouet qui, s'il intrigue à son énoncé, se révèle, dès les premières minutes de dégustation, d'une saveur sans commune mesure. Un régal !
Imaginez
Leila tapant le carton chez
Michel Gondry. Voilà pour l'esprit de ce disque. En réalisation, c'est encore mieux.
Clairement, dans cette musique agitée du bocal circule ce petit grain de folie pure qui fait la différence. Qui plus est, l'agencement de ce bordel organisé est telle, les expérimentations vocales de
Oy -
Joy Frempong à la ville - sont à ce point maîtrisées qu'on peut sans exagérer parler de véritable ouvrage d'art. De l'orfèvrerie, voilà le mot est lâché !
Au fil de l'écoute, les ambiances se succèdent alors sans se ressembler, entre rêve éveillé et prompt réalité. Chœurs, cris et borborygmes azimutent des mélodies plus ou moins équilibrées certes, faites de bric et de broc, à l'instar de la photo qui illustre la pochette du disque. Ok ! Mais avec ce sens du détail et ce goût de la précision - ce n'est pas pour rien qu'elle est signée chez les défricheurs suisses de
Creaked Records - qui confèrent à l'ensemble toute sa puissance évocatrice.
En somme, tout ceci est bancal. Étrange est un moindre mot, mais bon sang qu'est-ce que c'est bien fichu !
Chroniqué par
Yvan
le 21/09/2010