Cela faisait quelques temps que l’on attendait un effort de l’Américain en version longue, histoire d’aplanir son univers comme on le ferait avec une carte, mais aussi pour ôter cette petite interrogation quant à sa capacité à tenir sur la longueur. Suite à ses premières sorties chez
Freerange et
Om Records, qui avaient attiré les esgourdes du public aussi bien sur le nouveau que sur le vieux continent, ce premier album répond (forcément) partiellement à notre curiosité.
Ce qui est sûr, c’est qu’à l’instar de ses précédentes productions,
Pezzner est dépositaire d’un son, une signature deep house très immersive, hypnotique parfois mais qui reste dansante, comme sur
Chiuso Per Ferie,
The Tracks are Alive et
Blacklist. Trois morceaux piliers auxquels viennent s’ajouter les réussis
Philip Parts 1&2 et
Almost Here part 3, titres plus étirés et moins marqués par le kick de rigueur, qui exposent son habilité à travailler sur l’ambiance et à agencer une jolie palette de sonorités. On a ici les titres qui structurent l’album.
Le reste n’est malheureusement pas aussi convaincant. Le format album autorise bien quelques libertés dont les plus funky
Three out of five et
Dewolfe sont les exemples parfaits. Cependant, Pezzner a beau y mettre de sa touche personnelle, la sauce ne prend pas vraiment. L’immédiateté physique du funk ne fonctionne tout simplement pas avec la démarche plus mentale de l’Américain.
Les interludes comblent plus qu’ils n’assurent leur rôle de lien et certains morceaux comme
Balboa Park font clairement grumeaux. Heureusement que le bon et le moins bon sont répartis au fil de l’album, du coup on joue plus avec les flèches de la télécommande qu’avec la touche stop.
Au final,
The tracks are alive confirme
Pezzner dans ses points forts mais le passage au format album ne révèle pas vraiment de bonnes surprises ou de facettes inattendues. Les maxis, c’est très bien aussi.
Chroniqué par
Damien
le 17/08/2010