C'est le genre de disque qui te dodeline aussi bien qu'il te laisse le mot tu et la bouche cousue. Proche, bien sûr, de
You and me and the mountain, mais en même temps si différent.
Rythmé, mélodique, chanté ô merveille à merveille, dense et souple, tendre et mathématique, chœurs et riffs croisés, nananas et tappings intriqués (
Solid ground). Sommet de la technique et chantre de l'accroche, plus fort que
Battles et surclassant
Foals,
Perch patchwork est une manière de cantique à la gloire d'une Amérique musicale post-moderne et avant-gardiste, mobilisant tout (pop, math-rock, folk et folklores, musique minimaliste) et le dépassant dans un mouvement joyeux et aventureux (
Carrying the wet wood). Dessinant des paysages nouveaux à partir de formes figées (dans deux registres différents :
Living decorations et
Israeli caves).
Car,
Maps & atlases, au final, c'est peut-être ça : des hommes des bois lettrés, Walden ou le math-rock enfin rendu non pas accessible mais sensible, ouvert vers la nature plus que vers la ville, roucoulant naturellement pour les pigeons : riff qui rebondit parce que c'est sa substance même, meilleur ami que la voix puisse trouver, tous les temps marqués par la grosse caisse, développement décalé, le sud de l'Amérique rencontrant alors le nord, cuivres, marimbas, et caetera (
Pigeons).
Et le disque de finir sur une valse parce que de toute façon, c'est évident, ça ne pouvait pas finir autrement (
Perch patchwork).
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 19/07/2010