Le label
Jarring Effects prépare la coupe du monde à sa manière en nous proposant quelques artistes sud africains. Une initiative lancée avec la compilation
Cape Town Beats sortie en 2007.
Ben Sharpa n’est pas un novice. Il est considéré comme un artiste majeur du hiphop underground sud africain, et est à l’origine de plusieurs crews dont
Groundworks.
Il livre donc, après un premier maxi il y a un peu plus d’un an, son premier album solo. Un album qui sonne tout de suite très actuel, électronique, aux forts accents grime et au panel d’influences très large, tout en restant dans un hiphop brut. Les paroles sont engagées, le flow est aiguisé, sa qualité d’emceeing est incontestable.
On reste pourtant un tantinet sur notre faim. Les productions (assurées par ses collègues
Sibot et
D-planet, ainsi que par le producteur anglais
Milanese) sont de bonne qualité mais donnent parfois l’impression de répondre trop scolairement aux exigences du moment. Cet album pourrait être une conclusion au hiphop de ces 10 dernières années. A trop vouloir condenser les influences, il en perd naturellement en spontanéité et en identité.
B. Sharpa reste quand même un album sympathique. Quelques gros sons mais manquant un peu d’âme et de personnalité par moment. Conséquence d’un cosmopolitisme trop volontaire. Néanmoins efficace, facile d'accès, on le fera tourner quelques fois.
Chroniqué par
Ikhlas
le 22/04/2010