On trouve chez
Khate la volonté de marier à un dark-ambient des plus bouillonnants la richesse et la vélocité de la musique électro-acoustique. Sans intellectualisation artificielle, seulement le désir de puiser dans le registre quasi-infini des sons concrets et de leurs travestissements électroniques de quoi donner à ses compositions profondeur et substance... sans renier l'efficacité.
Khate, cette américaine originaire de Virginie, et dont on ne sait quasiment rien, préfère en outre laisser sa musique se charger des présentations (
Pareidolia est son premier album), et ce au grès de huit compostions rivalisant d'inventivité. Sur des rythmes ou des motifs lancinants, mimant volontiers le rythme imperturbable et dévorant des chaînes de productions industrielles, la jeune femme plaque samples, basses cauchemardesques, drones et choeurs obscurs, nappes hurlantes, et bruits extra-terrestres pour laisser éclore une ambiance des plus filmiques. Pensez à quelque chose de l'ordre d'une bacchanale de l'ère post-indus - libération des instincts les plus primaires, débauche clinique et domestication des terreurs les plus subconscientes.
Au final les compositions de
Pareidolia s’avèrent extrêmement ciselées, exécutées certes avec froideur et précision mais pas sans passion. Il est donc très difficile d’isoler un titre plutôt qu’un autre tant, d’abord ils entrent tous en résonance les uns avec les autres, et enfin affirment une identité et une puissance propre à chacun.
