Si
Ninja Tune est sorti depuis quelques années de son âge d’or, le label peut compter sur quelques unes de ses valeurs sûres. Simon Green, alias
Bonobo, fait partie de ces artistes dont le talent n’est plus à prouver. Quatre ans après
Days to Come, il revient avec
Black Sands. Pas de surprise, le nouvel album est aussi sage et mélodieux que ses prédécesseurs.
Les premières écoutes sont un vrai bonheur. Les mélodies sont douces, les arrangements riches et le sampling plus discret qu'à l'accoutumée. Mais passée la douce euphorie des retrouvailles, le doute s'installe. C'est un fait : depuis
Dial M for Monkeys,
Bonobo ne prend plus de risque.
Les trois featurings de
Black Sands sont assurés par Andreya Triana, une chanteuse que l'on a déjà eu l'occasion d'entendre sur
The Keeper. Elle ne tient malheureusement pas la comparaison avec Bajka, dont la voix suave contribua au cachet de
Days to Come.
Seul
Kiara arrive à se sortir du lot.
Bonobo s’aventure sur le terrain des sonorités digitales. Le résultat est subtil et frais, une track parfaite pour annoncer l’arrivée du printemps. Le reste de l’album est très convenu, à tel point qu’il est par exemple difficile de différencier les morceaux
Kong et
El Toro...
Black Sands clôture malgré tout l'album sur une note agréable. Une guitare lancinante, sur laquelle vient progressivement se greffer un orchestre "bonobesque" : cuivres, contrebasse, et clarinettes.
Difficile de juger cet album. Les fans convaincus parleront de constance, la pâte
Bonobo s’affinant tranquillement au gré de sa discographie. Les autres pourront reprocher à
Black Sands son air de déjà-entendu. Mais ce constat ne doit pas vous faire bouder le dernier
Bonobo. Après quatre albums, la recette reste toujours aussi savoureuse.
Chroniqué par
Fluck
le 31/03/2010