Chassée des dancefloors ces dernières années au profit d’une house gonflée à la testostérone, la deep house revient en force ces derniers mois et le travail de fond d’un label comme
Freerange n’y est sûrement pas pour rien. La maison, basée dans la friche artistique et bohème de l’est londonien, est devenue un sceau deep house A.O.C. en développant une identité musicale singulière. Que ce soit avec
Milton Jackson,
Manuel Tur ou
Pezzner, le label, bon pied bon œil, diffuse depuis dix ans une musique classieuse et hypnotique de qualité.
Le septième volume de leur série de compilations ordonnancées par couleurs donne l’occasion de faire un point sur les productions récemment sorties par
Freerange. Ces douze pistes dont quatre inédites s’inscrivent dans le sillon tracé par la maison que l’on pourrait rapprocher d’avatars continentaux comme
Drumpoet Community ou
Compost Black Label.
On y retrouve les cadres comme
Jimpster – le fondateur – avec un remix de
Rhythm Track par
Milton Jackson, morceau déjà fortement appuyé question promo à sa sortie. En maître des lieux, il y apporte une intensité bénéfique, un caractère plus racé et plus entêtant. Même punition pour l’édit sur
Treat me right où l’Anglais décline parfaitement la patte deep et progressive du label.
Justin Martin lui emboîte le pas avec un remix bien senti du sexy et suintant
Brooklyn New York de
Pezzner.
Manuel Tur s’invite aussi avec un extrait de son premier album mais le titre ne surprend pas. C’est propre, raffiné mais disons que c’est trop caricatural de sa musique. On passe.
Le début et la fin de la compilation nous emmènent sur des plages plus proches du downtempo voire de la Baléaric avec le superbe titre final,
Wanna Love You de
Vincenzo & Elmar Schubert, une invitation au prélassement estival.
Parmi les nouveaux venus, on remarquera la deep house dubby de
Mr Morning pour sa première signature sur le label ainsi que la longue montée concoctée par
Philipp sur
Federation.
Le panorama s’avère intéressant sans surprendre. Les cadres sont fidèles au poste et certains petits nouveaux méritent d’être suivis. La signature musicale du label est claire et ne déroge pas à la règle même si parfois, on aimerait que le son soit un peu moins facile, moins robinet pour lounge. Somme toute, l’année débute plutôt bien pour
Freerange.
Chroniqué par
Damien
le 12/02/2010