Patrick Rasmussen alias
Raz Ohara a bien vécu depuis ses dix-huit ans et son arrivée de son Danemark natal sur la ville de Berlin.
Début en solo marqué par deux albums signés chez
Kitty-Yo, puis chanteur au côté de
Gonzales au sein des
Nightline City Cruisers puis d'
Apparat sur son magnifique
Walls. Aujourd'hui associé au producteur
Oliver "The Odd Orchestra" Doerell (membre fondateur des duos electronica
Swod et
Dictaphone), c'est sur
Get Physical Music qu'ils signent
II, leur deuxième opus donc . Accompagnés pour l'occasion du guitariste
Tom Krimi, c'est en triplette qu'ils vont s'amuser à la réalisation de ce disque.
Ohara amène les rythmiques, annonçant aux autres le tempo qu'il souhaite impulser.
Krimi brode dessus quelques arpèges et autres boucles,
Doerell, lui, apporte sa science des arrangements pour donner cette couleur toute particulière aux titres : complexes et aériens. Voilà en gros le processus créatif d'où est sorti l'ensemble de ces chansons électro-pop.
Dix cadavres exquis sur lesquels
Rasmussen pose son chant chaleureux, avec un charme délicieusement désuet et une spontanéité qui l'est tout autant (le génial
Wildbirds). De sa voix suave et inattendue - entre
Prince et
José James - il se fait tour à tour sensuel ou mélancolique, alternant ces effets et flirtant comme un beau diable avec les instrus forgées par ses compagnons de jeu.
D'ambiances "jazzy" (
The Burning et ses envolées de cordes finales) en ballades "psychotropicales" (le drogué
Losing My Name, la bossa de
Praise The Day) et mélopées toutes en contraste, jonglant entre rires, détresse (
Varsha) et mystère insondable (l'étrange
Kingdom),
II garde le cap d'une élégance versatile, avec grâce et prestance. Un album plein d'humilité et de classe, avec à la sortie, ma foi, une bonne surprise. Messieurs, bravo.
Chroniqué par
Yvan
le 27/01/2010