Avis aux danseurs de l'aube, aux fondus de la nuit : tous à vos GPS, c'est à Vilnius que ça se passe. Et tel que ça se présente, si la scène électro de ce coin du vieux continent est aussi classieuse que ce que la première sortie d'un de ses ressortissants laisse présager, la Lituanie pourrait bien devenir "The Next Place To Be".
Few Nolder,
Linas Strockis dans le civil, signe pour
Planet µ - quel nez creux une fois de plus ! - ,
New Folder, un coup de maître. Un disque raffiné et jouissif, rivé à nos platines depuis la première écoute. Qu'on se laisse d'entrée de jeu appâter par l'introductif
No Mo, éruption percussive au groove minimaliste imparable ou empoigner par la raideur froide et hypnotique du technoïde
Pillow , qu'on se jette à corps perdu dans la house mutante de
El Snig, porté par le chant en Lituanien de
Rut jusqu'aux méandres soul de
Flattery, qu'on succombe aux coups de butoir du bambochard
Top, on débarque de toute façon en nage, un sourire niais accroché aux oreilles, sur un tarmac embrumé où l'IDM de
Skriek et la suggestive rythmique de
Brenn finissent leur acte de séduction massive.
Avant le dernier râle, plus d'une heure d'épanouissement se sera écoulée, comme si de rien n'était, emportés que nous étions par cet infernal et progressif amalgame sonore, mille-feuilles électronique à l'esthétique irrésistible. Mais n'allez pas imaginer que
New Folder, n'est qu'une grossière pâtisserie bien fagotée, bourrée de BPM et de principes actifs mélodiques addictifs. Bien au contraire, cet excellent album fait montre d'une subtilité sans équivoque, prônant la variété comme catalyseur du plaisir.
Avec ces neuf titres,
Few Nolder réussit un tour de passe-passe inouï, celui de rendre léger ce maelström d'influences, par son sens musical certain - des restes de l'époque où il était pianiste professionnel -, sa maîtrise technique et surtout un appétit vorace pour les croisements improbables (le génial
Chika , marche en avant tribale ou les synthés 80's du trop plat
Malyska, LA faute de goût de cet opus).
Tout ça pour dire qu'on est là face au cas d'école du disque pour lequel les longs discours finissent toujours par altérer la portée et l'impact. Un disque qui a simplement besoin d'être écouté. Vous ferez bien comme vous voudrez mais nous, on y replonge.
Chroniqué par
Yvan
le 31/10/2009