Ian Hawgood

A en croire sa riche discographie, Ian Hawgood possède le don d’ubiquité. Au point qu’il est difficile de suivre le rythme soutenu de cet anglais exilé sur l’archipel nippone. Snow Roads est déjà son troisième album cette année. Et alors que j’écris ces lignes, un quatrième s’apprête à débouler sur la toile ! D’autant que notre homme n’aime pas rester en place et prend plaisir à brouiller les pistes en sortant chacun de ses méfaits sur des labels différents : que ce soit Slow Flow recordings, Hybernate records, ou, dans le cas qui nous intéresse ici, l’écurie Dragon’s Eye. Les connaisseurs d'ambient auront reconnu ici des labels à la ligne éditoriale bien tranchée.

Une question s’impose donc : pourquoi chroniquer Snow Roads plutôt qu’un autre ? Sans doute parce qu’il est l’album qui contient tous les autres. On y retrouve le côté dramatique du monumental We Are Better For Being Built This Way et la richesse des textures de Wolfskin. A ceci près que Snow Roads a cette particularité : c’est un album extrêmement écrit. Certain apprécieront, d’autre regretteront le manque évident de spontanéité.

Question ambiance, Ian Hawgood prend un maximum de risque. Et pour cause, il s’aventure avec Snow Roads sur le terrain le plus éculé de toute l’ambient music : celui de la contemplation hivernale et mélancolique. Mais l’anglais a l’intelligence de la jouer avec beaucoup de retenue et évite ainsi l’écueil de la guimauve. Halleluja oserais-je dire.

Au final, Snow Roads est de ces albums qui mènent au recueillement et à l’apaisement avec simplicité et efficacité. Il nous laisse seul arpenter les sentiers enneigés de notre imagination, tandis que l’hiver pointe lentement le bout de son nez. Admirable!

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