Voilà un album qui pourrait bien truster une des premières places de mon classement de fin d’année. En le recevant je ne m’attendais pas le moins du monde à tomber sur ce genre de pépite et pourtant...Dès la première écoute il m’a entièrement subjugué et m’a tout de suite donné envie de le remettre à tourner.
En fouillant un peu, j’ai vite découvert que ce groupe était loin d’être novice dans le milieu. Avec une petite dizaine d’années d’activisme et des projets signés chez Playmade ou Mule, Audision s’est gentiment fait une place parmi les producteurs qui comptent à Hambourg, pas loin derrière les intouchables Peter Kersten (Lawrence, Sten) et Pantha du Prince. Pour autant, Surface to surface n’est que leur premier album, et quel album.
Pendant près de 80 minutes il nous régale d’une techno clairement sous infiltration Détroit, avec nappes synthétiques et échos dub ensorcelants. D’un classicisme certain, il est d’une consistance remarquable : aucun des titres n’est vraiment moins bons que les autres, tous apportent une pierre à l’édifice et se complètent à merveille. Le duo se retrouve alors à jongler entre deep techno cristalline (Aurora), dub techno massive (Red sky), ambient crépusculaire (Interlude) ou encore électro old-school (Mind journey). Une mosaïque de productions aériennes et épurées qui rappelle immédiatement un monument du genre, à savoir le seul et unique album de The other people place : Lifestyle of the laptop cafe. Les similitudes sont en effet troublantes, notamment dans la propension du groupe allemand à créer du chaud avec du froid, du lumineux avec du sombre.
Un superbe ouvrage de deep music qui soutient parfaitement la comparaison avec les pionniers du genre. Assurément la belle surprise techno de la rentrée.
Chroniqué par
Fabien
le 18/10/2009
