Non, connu sous le pseudo
Nongenetics, Mc et beatmaker pour les Californiens de
Shadow Huntaz, sort
Hunter en association avec le trio de nerds belges
Herrmutt Lobby et le trublion
Cupp Cave. Un disque à la base réservé au public japonais, signé sur l'éclectique label tokyoïte,
Catune (on y trouve le post-rock de
Toe, le doom de
Boris). A l'ère du self-service discographique 2.0, ces treize morceaux ont bien sûr fini par arriver à nos oreilles. C'est tant mieux.
Brassage expérimental de sonorités 8-bits, glitchs tous pourraves, bleeps de TO7 et électro-hop endiablé, les instrus des belges fournissent un terrain de jeu hors norme à un MC qui, loin de son crew, n'en demandait pas tant.
D'un capharnaüm gonflé de grosses basses bien grasses où
Non s'éclate comme au premier jour (
Knock Knock), aux entrelacs de scratchs déviants, de beats futuristes (le génial
Magic Men, le moins percutant
Kiiroi Kon'bou) ou défoncés d'une ligne de basse démoniaque (
Im In), en passant par des ambiances de fin de guerres technologiques (
Fresh Bruises), on pense rapidement aux atmosphères fumeuses et oppressantes qu'
El-P savait distiller à ses collègues,
Vast Aire et
Vordul Mega en tête (
Welcome To Hell est un modèle du genre). A d'autres moments, c'est un Mario Bros. défroqué, bourré au mescal qui prend les rennes d'un P(sycho)-Funk malade (l'instrumental
Panic On Funkatron).
Mais au-delà de ces quelques comparaisons, notre gang de pervers s'amuse à propulser leurs titres vers d'autres mondes, aux confins du dub (
Save That Shit, cybernétique et drogué à point) et de la musique d'extra-terrestre (les deux remix hallucinant de
Cupp Cave), où l'hybridation devient un mode de vie, l'ergot de seigle et son acide lysergique le seul mets comestible.
Un drôle d'endroit où pas mal de Mcs et autres faiseurs hip-hop se devraient d'aller faire une cure. Imaginez, à force d'écoutes, l'horizon se pixelisant. Et à l'instar du personnage sur la jaquette, une envie folle de cavaler en bougeant vos cheveux comme des dératés. Résultat garanti, essayez moi ça et vous verrez !
Chroniqué par
Yvan
le 17/10/2009