Si le nom
Port-Royal ne vous évoque rien en matière musicale, il serait urgent d’y remédier. Impératif même. Après deux opus et un album de remixes, le groupe italien sortait il y a quelques jours
Dying in time, son nouveau bijou de musique électronique.
Habilement nichée entre l’ambient, le shoegaze, l’électronica et le post-rock, la musique de
Port-Royal fait rêver. Les nappes synthétiques, omniprésentes sur tous leurs albums, enveloppent la romance comme une douce couverture de coton. Volatiles, légères, les notes de guitare illuminent les mélodies célestes empruntées à un monde imaginaire.
Sans être triste, la musique de
Port-Royal invite à la mélancolie, au rêve. La fluidité des transitions y est pour beaucoup. Jamais le quatuor ne brusque ses voyageurs, amenant chaque changement avec délicatesse.
Dying in Time poursuit cette odyssée et fait même plusieurs fois escale en terre click n’cuts. A commencer par
Hva (Failed revolution), qui rappelle sans complexe
Telefon Tel Aviv.
Mais
Port-Royal a surtout renforcé ses destinations ambient, comme sur le sublime
Exhausted Muse/Europe. Plus nappé qu’un mudcake au chocolat,
Dying in Time ne reste pourtant pas figé. Chaque morceau évolue à sa manière, pour parfois terminer sur un beat techno puissant (l’énorme
Bolding Generation) et même flirter avec la pop sur
Photoshoped Prince.
Nights in Kiev se rapproche beaucoup d’
Anya: Sehnsucht présent sur
Afraid to Dance, pour replonger l’auditeur dans des sonorités connues.
La conclusion des trois
Hermitage est tout aussi belle et mélancolique, la
part 3 fermant en apothéose par un post-rock impalpable. Soulignons également l’artwork sublime en couverture de l’album, qui embrasse à merveille la musique des Italiens.
Dying in time est un chef d’œuvre à se procurer, à écouter, à méditer, à partager, à inclure dans sa sexlist pour quiconque en possède une. Les génies transalpins ont encore frappé fort, sans que l’on sache réellement où ils s’arrêteront. L’admiration que je porte pour
Port-Royal n’est pas mesurable. A l’image de leur musique. Je vous aime.
Chroniqué par
Camille
le 07/10/2009