Artiste prolifique (cinq albums en l'espace de deux ans !),
Pleq propose, avec
The Metamorphosis, une musique profonde et envoutante. Poésie stellaire, déclamée en d'entêtantes mélodies, sorte de
Julien Neto à la sauce glitch, lequel lorgnerait du côté d'
Autechre,
Hecq, ou d'
Alva Noto. En somme, un album qui fait la part belle aux triturations électroniques, aux ambiances oniriques, et qui s'autorise toutefois quelques incursions acoustiques : piano, violon, fragments de batterie.
Je n'ai d'abord pas prêté beaucoup d'attention à cet album. Concentré sur autre chose, probablement, et ne lui accordant guère plus d'intérêt qu'à une énième production du genre. Et puis je suis à nouveau tombé dessus, plus récemment, mieux disposé à me laisser imprégner par ce qu'il avait à me proposer. J'ai dû alors revoir mes jugements à l'emporte-pièce.
The Metamorphosis prend aux tripes, dès lors qu'on lui laisse une chance de nous toucher. Sa façon de ressasser les mêmes déclamations mélancoliques, ses sons hasardeusement concassés et autres crépitements maladroits. Il y a beaucoup de titres qui m'ont parlé dans cet album, mais si je devais n'en retenir qu'un, je choisirais sans doute
Maus. Pour sa simplicité, l'émotion qu'il dégage, et le timbre de la chanteuse rappelant beaucoup celui d'une certaine
Björk.
Pleq ne subordonne pas ses grésillements au service d'une quelconque démonstration technique. Il les laisse se développer librement, chaotiquement, tels ceux d'une machine truffée d'erreurs. Sa musique y gagne sûrement le peu d'humanité que d'autres n'ont pas hésité à sacrifier.
Chroniqué par
Tehanor
le 15/09/2009